« C’est une réaction de soulagement, parce que nous avons toujours cru en cette transition et nous avons cru en la Guinée ».
(Ben Youssouf KEÏTA, président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP).
Lors de sa 65ème Assemblée extraordinaire tenue dimanche, 7 juillet 2024 à Abuja (Nigeria), la Conférence des Chefs d’État et de gouvernements de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) « s’est félicitée » de la conduite de la transition guinéenne tout en invitant les autorités de Conakry à un dialogue inclusif. Cette position de l’instance sous-régionale réconforte le président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès, Dr Ben Youssouf KEÏTA.
« …En ce qui concerne le processus de transition en Guinée, la Conférence se félicite des progrès relatifs réalisés, parmi lesquels figure la tenue prévue d’un référendum constitutionnelle en 2024. Elle se félicite des interactions en cours entre la Commission et les autorités de transition et félicite les autorités guinéennes pour avoir réaffirmé leur appartenance indéfectible à la Communauté de la CEDEAO… ». (Extrait de la déclaration de la CEDEAO à l’issue du sommet du 7 juillet 2024).
A travers cette déclaration, la CEDEAO prend le contre pied des détracteurs du CNRD et réconforte ses soutiens. Interrogé ce lundi 08 juillet 2024 sur cette note de félicitation que la CEDEAO a adressé au CNRD, Dr Ben youssouf KÉÏTA, Président du parti l’Alliance pour le Changement et le Progrè (ACP) dit être soulagé. « C’est une réaction de soulagement, parce que nous avons toujours cru en cette transition et nous avons cru en la Guinée », s’exclame-t-il d’entrée, cherchant à justifiant le retard accusé dans l’exécution du chronogramme de la transition guinéenne. « …Alors, nous, nous savions déjà que [qu’il] y a la volonté politique du CNRD de sortir de cette transition. Nous savons que si jusqu’à présent [il] y a eu un certain retard dans la réalisation de 10 points de la transition, c’est dû à l’explosion du dépôt de carburant qui a plombé l’économie guinéenne. Il faut le reconnaître, parce que l’argent c’est le nerfs de la guerre. Donc, nous estimons que la CEDEAO qui est notre protectrice qui a ses représentants ici et qui suivent de très près l’évolution de la situation, si cette CEDEAO dit que les choses sont en train bien de se passer, nous, nous sommes réconfortés et nous pouvons qu’appuyer le gouvernement et le CNRD à aller dans le sens souhaité par la CEDEAO », a-t-il défendu avec fermeté.
Au regard des désertions que l’institution sous régionale a avec les pays dirigés par des militaires, beaucoup sont ces observateurs qui estiment que l’institution fait des yeux doux à la Guinée. L’ancien parlementaire ne nie pas mais affirme que les États n’ont pas d’amis mais des intérêts. Le président de l’ACP relative la position de la CEDEAO sur le cas guinéen par la géopolitique actuelle notamment avec le retrait de trois pays qui forment désormais le bloc AES.
« Aujourd’hui la géopolitique africaine à changé. La CEDEAO est en train de perdre certains de ses éléments et des éléments clés. Quand vous prenez la population du Niger, du Burkina Faso et du Mali, c’est environ un demi milliard. Ces pays ont des richesses naturelles extraordinaires. Si ces états se retirent, la CEDEAO perd une force. Si y en a qui sont partis, il faut comprendre que la CEDEAO doit faire beaucoup attention à ne pas perdre d’autres éléments. Ceux qui pensent que la CEDEAO est en train de faire les yeux doux, ils n’ont pas totalement tort. C’est clein d’œil subjectivement acceptable mais la réalité, ils ont les gens sur le terrain qui constatent l’évolution de la transition est sur le bon chemin », explique-t-il.
Lors du même sommet, la communauté des états économiques de l’Afrique de l’ouest à exhorté les autorités guinéennes à ouvrir un dialogue inclusif, le politicien adhère à la demande pourvue que ce soit inter guinéen. « Ça [a] été toujours notre demande partout où l’ACP a été amené à donner sa position. Nous avons toujours clamé haut et fort notre souhait et notre désir ardent de voir un dialogue inclusif. Ce dialogue inclusif doit être fait entre nous, guinéen. Après plus de 60 ans d’indépendance, nous n’avons plus besoin d’être chapeauté par qui que ce soit pour que nous arrivions à nous entendre », a-il conclu.
La question que bon nombre des citoyens se posent dorénavant, c’est à quand la fin de la transition d’autant plus que le Porte-parole du Gouvernement a récemment déclaré qu’il n’y a pas de durée définie pour la transition.
Mamadou Mouctar SYLLA