Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) dénonce vigoureusement l’inaction du procureur général de la République concernant l’enlèvement d’Oumar SYLLA, « Foniké Menguè » et Mamadou Billo BAH, soulignant l’impuissance de l’État à protéger ses citoyens et le dysfonctionnement profond du système judiciaire guinéen. Le FFSG appelle à une mobilisation nationale et internationale pour la défense des droits humains et le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée.
Dans une déclaration publiée lundi, 22 juillet 2024, le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) exprime sa profonde indignation face au Communiqué du procureur général de la République. Le FFSG exprime aussi sa solidarité envers les familles d’Oumar SYLLA, « Foniké Menguè » et Mamadou Billo BAH, dont l’enlèvement et la détention illégale ont été récemment rapportés par le parquet général près de la Cour d’Appel de Conakry qui a admis n’avoir aucune information sur l’arrestation des activistes, exacerbant ainsi « la douleur et l’angoisse » de leurs proches et du reste des populations guinéennes.
Sur le même sujet : Sortie du procureur sur l’enlèvement de Foniké Mengué et cie : le CONOSC “On est surpris et déçu »
Un aveu d' »impuissance »
Les Forces Sociales de Guinée soulignent que cette annonce révèle non seulement « l’impuissance » de l’État « à garantir la protection » des citoyens, mais aussi un dysfonctionnement profond du système judiciaire du pays. Malgré les multiples enquêtes annoncées par le parquet, notamment celles concernant « l’incendie du dépôt des hydrocarbures de Kaloum » et divers actes criminels sous le CNRD, aucune n’a abouti à des résultats concrets, ce qui remet en question la capacité de l’État à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, selon les activistes.
En se référant à la charte de la transition et aux lois en vigueur, ils rappellent que les arrestations arbitraires et les détentions illégales, comme celles actuellement vécues, méritent l’indignation et la protestation collective. « Car c’est contrevenant aux principes fondamentaux de justice et de respect des droits de l’Homme. C’est surtout antinomique à nos valeurs culturelles, religieuses et en un mot, à nos valeurs sociétales », indiquent-ils.
Un appel à la mobilisation et au maintien de la pression
Le FFSG appelle à une prise de conscience collective des divers acteurs socioprofessionnels, politiques et humanitaires du pays sur les dangers d’une telle gouvernance. « En conséquence, les Forces Sociales Guinée, appellent à un sursaut quoique désespéré des institutions judiciaires du pays pour la défense des droits humains et l’état de droit, à l’effet de se doter d’une image respectable du peuple », lance-t-il, saluant au passage les organismes parajudiciaires du pays (Barreau, Nataires et Huissiers) qui ont déjà entrepris des actions de protestation.
Il a également félicité « l’élan de mobilisation nationale et internationale » en cours depuis ces enlèvements et appelle à une synergie d’actions combinées de tous les acteurs (syndicats, OSC, médias, partis politiques, diaspora, patronat, ordres socioprofessionnels) « jusqu’à la libération de tous les détenus politiques, l’arrêt des harcèlements juridico-politiques et le retour à l’ordre constitutionnel, seul gage de restauration effective des vertus démocratiques et humanitaires en Guinée ».
Saa Joseph KADOUNO