La nouvelle Constitution guinéenne renferme bien plus de choses nécessaires. C’est bien ce que pense l’ancien ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques. Khalifa Gassama DIABY l’a affirmé dans une tribune qu’il a titrée « la dynamique totalitaire et les ingrédients du chaos », une fameuse plume consacrée à la conduite de la transition militaire en cours dans le pays.
À l’entame de sa tribune sur la question de la nouvelle constitution guinéenne, Gassama Diab est convaincu qu’on ne garantit pas le respect d’une règle en la constitutionnalisant. Ce respect selon lui, dépend de l’honneur des dirigeants et de la vigilance des peuples. Malheureusement, tel n’est pas le cas aujourd’hui avec le CNRD. Pour se justifier, il évoque la disparition des deux leaders de la société civile (« Foniké Mangué » et Billo BAH) et les acteurs politiques arrêtés puis incarcérés.
« Avec cette nouvelle Constitution, nous serons une démocratie parce que c’est écrit , para ceque c’est dit. Il est interdit de rire ! Plus de 30 mois pour une bien drôle de Constitution qui renferme bien plus de choses que nécessaire », s’est-il moqué du texte.
Il a renchéri en déclarant qu’on ne parlera de débat serein sur la constitution que lorsque les acteurs socio-politiques cités ci-haut seront libérés. De l’autre côté, Gassama DIABY dit ne pas comprendre la volonté manifeste du CNRD qui dit s’engager à garantir « une réelle démocratie et le respect des droits humains aux guinéens » mais qui ne soit parvient pas à « respecter le la charte de la transition qu’il (le CNRD) a lui-même » élaborée.
« D’ailleurs il est bien étrange que ceux qui s’engagent aujourd’hui, à travers cette fameuse nouvelle Constitution, à garantir pour demain une réelle démocratie et le respect des droits humains aux guinéens, ne soient même pas capables de respecter le document (la charte de la transition) qu’ils ont eux mêmes pensé, rédigé et publié…qui garantissait certains droits et libertés, qui sont aujourd’hui complètement foulés aux pieds des puissants…,violés et massacrés », a-t-il déploré dans sa tribune.
Pour terminer, il envoie un message fort aux dirigeants actuels de la Guinée en ces termes :« li n’y a pas meilleure promesse pour une démocratie que des dirigeants qui respectent leur parole et leur peuple, et qui ont l’honneur et l’humilité de savoir que les lois de la République sont supérieures à leurs egos et leurs intérêts ».
Tamba Justin LÉNO