La visite du président de la transition guinéenne, Mamadi DOUMBOUYA, sur le site de Baowu Steel à Shanghai ce mardi 3 septembre 2024, marque un tournant décisif dans la concrétisation du méga projet minier de Simandou. Cette visite n’est pas qu’un simple déplacement diplomatique. C’est un signal fort de l’engagement de la Guinée à aller de l’avant avec ce projet stratégique, qui est l’un des plus grands gisements de fer non exploités au monde.
En marge de sa présence au sommet sur la Coopération Sino-Africaine, le président de la transition, accompagné de son épouse et d’autres cadres de la présidence, s’est rendu à Shanghai, ce mardi 3 septembre 2024. Le choix de Shanghai pour cette visite n’est pas anodin. C’est là que siège Baowu Steel, une des entreprises qui devront exploiter le minerais de fer de Simandou. Baowu Steel, le géant chinois de l’acier, a récemment investi la somme colossale de 99 millions de dollars américains pour devenir un acteur clé dans le développement de Simandou. Cet engagement financier témoigne non seulement de l’importance du projet pour la Chine, mais aussi de la confiance que les investisseurs étrangers placent dans la stabilité et la vision de la transition actuelle en Guinée.
En se rendant sur le site de Baowu Steel, Mamadi DOUMBOUYA, a montré une volonté claire de suivre de près l’évolution des partenariats avec des acteurs internationaux de premier plan. Cette visite peut également être vue comme une manière de renforcer les liens avec Pékin, en s’assurant que la Chine, à travers Baowu Steel, continue de soutenir le développement des infrastructures nécessaires pour exploiter les richesses de Simandou.
Cependant, cette visite soulève aussi des questions importantes. Les retombées économiques de ce projet pour la Guinée restent au centre des préoccupations. Alors que Baowu Steel et d’autres partenaires étrangers se préparent à extraire et à exporter des millions de tonnes de minerai de fer, la Guinée doit veiller à ce que les bénéfices de ce projet monumental profitent en premier lieu au peuple guinéen. Comment donc garantir que ce partenariat se traduise par des améliorations tangibles dans les infrastructures, l’emploi et le développement socio-économique du pays ?
Le projet d’une durée de 15 ans, ne prévoit aucune transformation locale du minerais, mis à part la réalisation d’infrastructures sociaux comme la compagnie transguinéen (CTG) qui prévoit la construction d’une ligne féroviaire de plus de 600 kilomètres. Depuis l’époque coloniale, la Guinée exporte ses ressources minières dont la bauxite. Le manque ou l’insuffisance d’infrastructures de transformation de ces minerais consitue un énorme manque à gagner selon les experts en développement. À son arrivée au pouvoir, le président de la transition a fait de ce volet une priorité dans le secteur minier. Mais trois ans se sont déjà écoulés, aucun projet concret dans ce sens.
La rédaction