Les Forces vives de Guinée (FVG) ont exprimé leur profonde indignation suite à la répression de la manifestation du 5 septembre 2024 à Conakry, organisée à l’occasion du troisième anniversaire de la prise de pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Dans un contexte de forte militarisation de la capitale notamment l’axe Le Prince et de pluies persistantes, certains manifestants ont répondu à l’appel des FVG pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une « dictature rampante » du CNRD.
Deux morts déplorés
Selon la déclaration des FVG, deux citoyens ont été tués par balles lors de cette manifestation pacifique. Aissata TRAORÉ a perdu la vie la veille, tandis que le jeune Mamadou Lamarana CISSÉQ, âgé de 17 ans, a été abattu dans la journée du 5 septembre. Ces décès portent à 59 le nombre de manifestants tués depuis le début des contestations contre le CNRD, souligne le la déclaration. Les Forces vives dénoncent vigoureusement l’usage disproportionné de la force par les forces de défense et de sécurité, qualifiant ces actions d’« assassinats » lors de leur mobilisation « pacifique ».
La déclaration des Forces vives de Guinée revient également sur la gestion du pays par la junte, qu’elle accusent de trahison envers le peuple de Guinée. Trois ans après le coup de force qui a porté Mamadi DOUMBOUYA et son équipe au pouvoir, la situation socio-politique et économique ne fait que se détériorer, selon les FVG. Elles dénoncent la confiscation des libertés publiques, la violation des droits humains, la caporalisation de la justice et le report indéfini du retour à l’ordre constitutionnel.
Les Forces vives ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux nombreux blessés. Elles exhortent les Guinéens à rester mobilisés pour continuer à exiger la justice pour les victimes et la libération des figures emblématiques du mouvement, telles que Fonikè Manguè et Billo Bah, détenus par les autorités.
Les FVG insistent également sur la nécessité d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément à la Charte de la transition. Parmi leurs revendications figurent également le respect des libertés publiques, y compris la liberté de la presse, ainsi que la non-participation des membres actuels de la Transition aux futures élections destinées à mettre fin à la période d’exception.
Tout au long de leur déclaration, les Forces vives condamnent fermement la répression violente des manifestations, qualifiant l’intervention des forces de sécurité de « meurtrière ».
La rédaction