Au lendemain de l’annonce du ministre de la Fonction publique sur les dispositions prises pour la régularisation des nouveaux fonctionnaires, Saa Jérémie LÉNO, admis au concours d’accès à la fonction publique pour le compte du ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, a livré ses impressions à Guineepanorama.com. Fier de sa réussite, il revient sur les défis rencontrés depuis son admission, notamment la précarité liée à la perte de son emploi dans le secteur privé et l’incertitude entourant l’enrôlement biométrique et les formalités administratives à accomplir dans un délai très court. Le nouveau fonctionnaire a également manifesté sa stupeur face à l’induction militaire.
Guineepanorama.com : Tout d’abord, comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre admission à la fonction publique ?
Saa Jérémie LÉNO : C’est un sentiment de fierté. C’est un concours qui n’a pas été facile mais, avec le sentiment de vouloir servir le pays, on a tenu tête.
Visiblement, le dossier est en bonne voie avec la communication du ministre de la fonction publique qui annonce l’enrôlement biométrique. Qu’avez-vous à dire à propos ?
Il faut savoir que le communiqué du ministre était très attendu surtout par les admis du MEPU-A parce que vous n’êtes pas sans savoir que la majorité des enseignants admis évoluaient dans des écoles privées. Dès que les écoles privées ont appris notre admission à la fonction publique, pour la plupart, on nous a mis dehors. Certains responsables nous ont exigé la signature de contrats de neuf mois. Personnellement, je me suis retrouvé au chômage parce que les écoles où j’évoluais m’ont mis dehors. On ne m’a pas licencié mais de façon intelligente, on m’a proposé un contrat que je n’ai pas signé parce que je ne savais pas quand le communiqué allait sortir. Et, entendre le ministre prendre à bras le corps notre situation, ça me rassure.
Mais, concernant l’enrôlement, c’est bien. On s’attendait à cela. À l’image des contractuels communautaires on savait que l’enrôlement allait se faire. Mais, nous ne nous attendions pas que ça soit si tôt. Je m’attendais à ce que l’arrêté sorte, qu’on soit mis sur le terrain pour pouvoir préparer les dossiers parce que l’obtention des documents biométriques n’est pas facile. Certains parmi nous n’ont même pas encore leurs cartes d’identité biométriques. Avec cet espace d’une semaine, les frais des documents risquent d’augmenter. Donc c’est une dépense de plus. Qu’à cela ne tienne, nous allons essayer de nous sacrifier pour s’enrôler parce que c’est ce qui garantit notre place à la fonction publique.
Quels sont les documents que vous possédez ? Quels sont ceux que vous devez obtenir en l’espace d’une semaine ?
À date, j’ai ma carte d’identité biométrique, mon extrait de naissance biométrique et mon certificat de résidence. Il me manque le certificat médical que nous devons chercher au service national de Santé Sécurité au travail qui ne travaille pas le week-end et le casier judiciaire. Je suis né à Guéckédou, il me faut soit se déplacer ou mandater quelqu’un. Ce qui ne va pas être facile du tout parce que lors de la soumission des candidatures, j’ai souffert pour l’en avoir.
La question que les admis comme moi se posent, c’est concernant l’obtention du récépissé. On ne sait pas quand, ni comment nous allons l’obtenir ? Personnellement, je ne sais pas ce que le ministre appelle récépissé. Et je ne sais pas le pré-enrôlement va se faire où ? À ce niveau, la communication n’a pas été claire.
Que dites-vous de l’induction militaire à laquelle vous allez être soumis ?
Personnellement, je ne comprends pas cette décision ! Je ne vois pas l’importance du passage des admis dans les casernes militaires. Je trouve ça suspect. Mais, si cela peut assurer notre place à la fonction publique, on le fera.