Le bras de fer entre les démarcheurs du Centre d’Appui au Dédouanement et à l’Assistance de Conakry (CADAC) et la société DSD, chargée de l’immatriculation et de la réimmatriculation des engins roulants, s’est intensifié ce mardi 17 décembre 2024. À travers une manifestation pacifique, ils ont empêché toute activité sur le site, forçant les responsables de DSD et leur personnel à se retrancher dans leurs bureaux. Les forces de l’ordre sont intervenues pour ramener le calme.
Ces tensions font suite à l’échec des pourparlers entamé hier, lundi. S’exprimant devant des journalistes, Aboubacar KOUROUMA, porte-parole de circonstance des démarcheurs, a exprimé les doléances et les revendications principales de son groupe. Il pointe du doigt des pratiques jugées arbitraires et abusives de la part de DSD, qui, selon lui, entravent leur travail et pénalisent les citoyens.
« Premier point, c’est le traitement de tous les dossiers saisis par la Douane et DSD. Deuxième point, c’est la poursuite de la réimmatriculation selon les règles préétablies. Troisième point, arrêter de payer les dossiers de réimmatriculation en immatriculation », a-t-il énuméré avant de dénoncer des pratiques qu’il qualifie d’arnaque :
« Vous avez deux véhicules qui ont des plaques rouges, vous décidez de les réimmatriculer, [DSD] trouve un argument soit ce n’est pas dédouané, soit le dossier n’est pas dans l’ancien système. »
Le porte-parole a également insisté sur la nécessité de procéder au contrôle des dossiers avant tout paiement et a proposé une exemption pour les véhicules ayant circulé pendant plus de cinq ou dix ans.
Malgré les tensions, KOUROUMA a affirmé la nature pacifique de la mobilisation : « Nous sommes prêts à poursuivre le dossier jusque-là où Dieu voudra. Mais on ne procédera pas à des casses. Partout où le droit peut être dit, on ira vers ceux-là pour que nous soyons rétablis dans nos droits et les citoyens dans les leurs. »
Les démarcheurs appellent à un dialogue honnête et à des solutions concrètes pour mettre fin à ce qu’ils perçoivent comme une « arnaque institutionnalisée ».
Alors que la crise s’enlise, les activités sur le site de DSD restent paralysées, et les utilisateurs des services d’immatriculation subissent directement les effets de ce blocage. Les autorités concernées et DSD auxquels nous n’avont eu accès pour l’instant, n’ont pas encore réagi publiquement à ces revendications.
La mobilisation des démarcheurs du CADAC pourrait se poursuivre si aucun terrain d’entente n’est trouvé dans les prochains jours.
Saa Joseph KADOUNO