Le bilan provisoire annoncé par le gouvernement fait état de 56 morts et de plusieurs blessés à la suite du drame survenu lors de la finale du tournoi doté du trophée Mamadi DOUMBOUYA à N’Zérékoré. Un journaliste basé sur place, qui s’est confié à notre rédaction sous anonymat, évoque des chiffres bien supérieurs et pointe du doigt une gestion opaque de la situation par les autorités locales. Il évoque aussi l’accès à internet, notamment aux réseaux sociaux et à la messagerie.
Le stade du 3 avril à N’Zérékoré a été le théâtre d’une tragédie lors de la finale du tournoi doté du trophée Mamadi DOUMBOUYA, président de la transition. Alors que le gouvernement annonce un bilan provisoire de 56 morts et de nombreux blessés, des voix s’élèvent pour remettre en question ces chiffres.
Un journaliste local, qui a requis l’anonymat, estime que le bilan officiel est largement sous-évalué : « Moi, je parlerai même du double. Pendant qu’on était à l’hôpital, certains parents sont venus retirer les corps de leurs proches. D’autres ont évacué les blessés vers des cliniques privées parce que l’hôpital régional était plein », a-t-il affirmé avec certitude.
Face à cette situation, la communication officielle semble verrouillée, quand nous avons cherché à entrer en contact avec les responsables de l’hôpital qui a admis les victimes. Selon notre interlocuteur, il est pratiquement impossible d’obtenir des informations fiables auprès des autorités sanitaires locales : « Les autorités ne veulent pas du tout communiquer. Les services hospitaliers ne communiquent que sur leurs ordres », poursuit-il.
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Une région coupée du monde
Le journaliste dénonce également des coupures d’Internet et des perturbations dans les réseaux de communication, compliquant davantage la couverture médiatique de ce drame : « L’internet est coupé depuis hier nuit. Même la communication, c’est difficile. Facebook, WhatsApp, ça ne marche pas ou si ça marche, c’est difficilement. Personnellement, j’ai des messages qu’on m’a envoyés depuis hier, c’est ce matin que je les ai reçus. »
Ces restrictions, souvent justifiées par des préoccupations sécuritaires, alimentent les frustrations et renforcent le sentiment d’opacité dans la gestion de cette crise. Malgré les efforts des journalistes locaux pour éclairer l’opinion publique, les obstacles à la communication et le silence des autorités rendent difficile l’établissement d’un bilan exact de la catastrophe.
À suivre !
Saa Joseph KADOUNO