Il fait partie des ministres du CNRD dont la nomination aux affaires étrangères avait fâché certains, tellement en colère qu’ils avaient prédit son échec. Ces oiseaux de mauvaise augure, détracteurs, sans raison, de Morissanda Kouyaté en ont eu pour leur grade, tout le long de cette transition.
« Je m’étais trompé sur le compte de ce ministre, il est vraiment bien » disait un journaliste. Un autre confrère affirmait récemment dans une émission « Morissanda est l’un des meilleurs ministres des affaires étrangères, de ces dernières années, que la Guinée ait connue ». Nul besoin de vous rappeler les nombreux autres témoignages anonymes et commentaires sur la toile ou dans les causeries. Du coin des lèvres, je souriais en disant, « ces gens-là n’ont rien vu encore, est ce qu’ils connaissent bien Docteur Morissanda ? »
Tous ces mots flatteurs sont le fruit de l’engagement, sincère, de ce ministre devenu, incontestablement, le meilleur Ministre du CNRD. Je n’exagère pas en le disant car les actes le démontrent clairement.
Après la mise en place du gouvernement Béavogui, le 25 Octobre 2021, le nouveau Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger, a commencé très fort. Il a tout d’abord exigé des représentations guinéennes à l’étranger, un état des lieux. Morissanda Kouyaté a demandé aux différents ambassadeurs guinéens de lui envoyer tous les contrats de location de nos ambassades à l’étranger, suivis des numéros des bailleurs, il a aussi exigé la liste de tous les membres des personnels diplomatiques ainsi que leurs contacts. A partir de cet instant, tous les observateurs avertis avaient compris l’ambition qui anime cet homme. Les réformes au sein du département se sont enchainées avec le déménagement rapide du siège de la diplomatie guinéenne de Kaloum à Koloma, dans un bâtiment achevé depuis des années et qui n’attendait qu’une seule chose : être habité enfin. Le renforcement des capacités de ses cadres qu’il a inscrit parmi ses priorités.
Morissanda, c’est aussi le rajeunissement des cadres de son administration avec la nomination récente de 43 jeunes diplomates dans les représentations diplomatiques de la Guinée à l’étranger. Il a ensuite rappelé tous les ambassadeurs en poste à travers le monde avant de prendre la courageuse initiative d’envoyer à la retraite 43 autres cadres en poste depuis des lustres dans les ambassades guinéennes à l’étranger.
Le chef de la diplomatie guinéenne, de 2021 à nos jours est sur tous les fronts. Il s’est rendu partout pour représenter la Guinée, la défendre ou vendre son image. Aux Nations Unis, à l’Union Africaine, à la CEDEAO, en Europe, en Amérique il s’est rendu partout et dans la plupart des cas, les résultats ont été concluants. Il a réussi, dans ses multiples missions, à faire éviter à la Guinée des sanctions de la part des institutions sous régionales, régionales et internationales. Pour la Guinée, il est prêt à tout. D’un voyage à un autre, Morissanda est capable, au retour d’une mission de plusieurs jours, de se réembarquer dès après son arrivée à l’aéroport de Conakry pour une autre destination, sans rallier son domicile et sans jamais se plaindre. Parfois je lui dis « mais docteur, reposez-vous un peu, vous carburez beaucoup », il me répond toujours en souriant « mon fils, le pays a besoin de nous, cette transition doit réussir »
Que dire des accords de financements qu’il a réussi à faire signer pour la Guinée (nous rappellerons quelques-uns, la prochaine fois)
Beaucoup ont du mal à le comprendre parfois ou à s’adapter à son discours surtout quand il s’exprime sur des situations qui touchent son pays. « un ministre des affaires étrangères ne doit pas dire ça » « ce ministre est trop direct, il n’utilise pas de langage diplomatique » affirment certains qui ne savent rien de la diplomatie ou du langage diplomatique. Comme le dit le dicton « on n’apprend pas à un vieux singe les comment faire les grimaces »
Docteur Morissanda, pour ceux qui l’ignorent, c’est plus de 30 ans de combat à l’international contre les mutilations génitales avec le comité interafricain dont il est co-fondateur depuis 1984 à Dakar au Sénégal. Morissanda a passé des dizaines d’années auprès des Nations Unis à New York (USA) ou aux cotés de l’Union Africaine, en Ethiopie ou son siège était d’ailleurs établi. En 2012, il est co-auteur de la résolution 67/146 de l’assemblée générale des Nations Unies appelant tous les pays à mettre fin aux mutilations génitales féminines. Il est récipiendaire de plusieurs prix à l’international, le plus récent est « le Prix Nelson Mandela obtenu en 2020 aux cotés de la philanthrope grecque Marianna Vardinnogianni. Pour rappel Le prix Nelson Mandela est une distinction honorifique créée en 2014 par les Nations unies pour récompenser des personnes « qui consacrent leur vie au service de l’humanité via la promotion des objectifs et principes des Nations unies, tout en rendant hommage à la vie extraordinaire de Nelson Mandela et à son héritage de réconciliation, de transition politique et de transformation sociale »1.
C’est donc à un tel monsieur on veut apprendre les bonnes manières ? (rire). Docteur Morissanda est un homme pragmatique, franc qui appelle les choses par leurs noms et sait utiliser l’euphémisme lorsqu’il ne veut pas choquer. C’est un diplomate subtil qui sait manier la langue en fonction des événements et surtout en fonction de son environnement. Les plus avisés comprennent parce que les faits lui ont toujours donné raison. Sur la question de la délocalisation du dialogue politique inter-guinéens par la CEDEAO, il disait ceci : « Je crois que ça a été un lapsus de leur part. On ne va pas parler de cela, parce que parler de cela, c’est s’insulter soi-même. Un grand bateau au port de Conakry transportant des guinéens pour aller parler ailleurs, non. Ne me posez plus cette question » avait-il lancé pour répondre à la question d’un journaliste. C’est ce que vous appelez, il ne sait pas parler ? ou quand il dit récemment, au sujet de ce qui se passe en Tunisie : « On est prompt à se réunir pour punir les pays, mais on ne se réunit jamais pour venir en aide aux pays sub-sahariens. C’est le cas. Il n’y a rien. Il n’y a pas de sommet extraordinaire pour aller secourir nos citoyens en Tunisie. Rien ! » ce propos aussi certains l’ont condamné. Aujourd’hui, les mêmes personnes donnent raison à Morissanda vue l’inertie de l’Union Africaine ou des chefs d’Etats africains. Est-ce qu’il y’a un fait qui saute aux yeux plus que celui-ci ? Je dis non.
Ailleurs, ce cadre bénéficierait de tous les soutiens mais chez nous, les gens sont jugés sur des bases complètement subjectives, on refuse de reconnaitre vos mérites, on vous insulte, juste parce que votre tête ne leur plait pas. C’est vrai que la Guinée est un cimetière de talents mais pour certains, jamais on ne va accepter qu’ils soient enterrés. Docteur Morissanda mérite tous nos encouragements et notre respect.
Les dernières images de l’Aéroport de Conakry, étayent parfaitement, nos propos et vous montrent le patriote qu’est ce Médecin qui fait le bonheur de la diplomatie guinéenne.
Ça fait mal, mais ça ne coute rien de l’admettre.
Antoine K.