Face aux conseillers nationaux de la transition ce lundi, le premier ministre Bah Oury a abordé plusieurs sujets importants et comme il fallait s’y attendre, il évoqué le sujet de la crise dans les médias. Selon lui, il a trouvé une situation en cours qu’il a tenté de régler après avoir reçu l’onction du chef de l’Etat. C’est pendant qu’une solution était en cours d’être trouvée que les choses sont allées crescendo.
Bah Oury s’est exprimé en ces termes : « Lorsque j’ai eu le feu vert de son Excellence Monsieur le président de la République, je les ai invités le 2 mai pour les dire voilà la situation, il faut que vous soyez des professionnels. C’est à dire respecter les principes de la déontologie du métier de journaliste. Vous avez librement décidé de mettre en place une charte d’autorégulation. Donc travailler sur ça, moi je reste à l’écoute et dès que vous aurez terminé, à partir de ce moment-là j’aurais l’accord du président de la République, ça c’était le 2 mai. Du 2 mai au 21 mai c’est comme une mouche les avait piqués davantage. La sanction est tombée le 21 mai, le 22 mai je reçois la charte de régulation. C’est médecin après la mort.
Pour lui, sa crédibilité a été engagée dans cette histoire à cause de la fragilité de l’environnement actuel, apparemment, il n’a pas été compris : » Nous leur avons tendu la main, j’ai pris ma responsabilité d’engager ma crédibilité en pensant qu’à travers cela ils auraient compris qu’il y a nécessité d’améliorer le processus du métier de journaliste dans le pays pour plusieurs raisons. Nous sommes dans un environnement fragile où nous avons vu ce que des médias ont pu commettre en Côte d’ivoire lors des événements de 2009-2010 avec des presses ultra partisanes qui ont alimenté les graines de la haine et la guerre civile. Nous avons vu ce que les radios mille colline ont fait au Rwanda. Nous ne pouvons pas nous permettre sans ce pays que dans un contexte de déstabilisation généralisée de l’Afrique de l’ouest qu’on laisse libre court à des mécanismes susceptibles de remettre en cause les fondamentaux de la stabilité et la sécurité nationale. Quiconque le fait il sera irresponsable. La liberté de la presse ne veut pas dire une licence pour insulter, même l’imam El hadj Mamadou Saliou Camara, on s’attaque aux personnalités morales les plus respectées dans ce pays. Dans quelle société sommes-nous ? Est-ce la liberté d’expression ou la liberté de la presse ? » a t-il mentionné devant les conseillers du CNT, les diplomates des pays étrangers, les leaders religieux et des membres du gouvernement.
Après avoir fait ces observations, le premier ministre a lancé un appel aux acteurs des médias, en les invitant à revenir à nos fondamentaux : « Soyons nous-même, n’oublions pas d’où nous venons et qui sommes-nous. Le respect est une valeur qui est communément partagée par toute la communauté nationale dans ce pays. Mais si l’irrespect devient la valeur, ça ne devient plus la République, ça ne sera plus l’institution. Tous les pays qui sont dans cette situation se retrouvent aujourd’hui dans des situations désastreuses de guerre » dira t-il.
La rédaction