Alors que la chaîne de Télévision Espace TV et la station radio Espace FM toutes filiale du groupe de presse Hadafo Médias sont sous le coup d’une interdiction d’émettre sur le territoire guinéen depuis près de deux mois, l’annonce faite par son Directeur Général sur une relance des programmes depuis la France à partir du 2 juillet 2024 a suscité une bouée de commentaires dans le pays. Dans un entretien exclusif, le Directeur Général d’Espace TV clarifie la situation en expliquant qu’il s’agit uniquement de la reprise des signaux par un diffeur français free, et non de la reprise entière des programmes. L’organe de presse dit scrupuleusement respecter la décision des autorités guinéennes.
Une relance des activités de adio Espace et Espace TV à partir de la France était sur plusieurs lèvres ces derniers jours, alors que le groupe de presse est frappé par une interdiction d’émettre depuis bientôt deux mois. Au cours d’un entretien accordé à notre rédaction, le Directeur Général de Espace TV precise que ce n’est pas une relance des activités mais plutôt la reprise des signaux par le diffuseur Free à partir de la France.
“Il faut qu’on soit précis, ce n’est pas une relance des activités de l’entreprise. Il s’agit d’Espace TV et fm qui sont interdit en Guinée par les autorités. Il s’agit d’un processus qui était en cours. C’est un processus de reprise des signaux de nos médias à partir de la France par le diffuseur qu’on appelle free. Free diffuse en Europe, puis dans une bonne partie du monde mais il s’agit de la reprise des signaux et non la reprise des programmes de radio espace et d’espace tv.
Pour ce qui est de Kalac, radio et TV, et la Guinée fée, ce sont des programmes qui vont être repris. Ce qui concerne donc radio Espace et puis Espace TV, nous restons pour le moment interdits en Guinée. C’est ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de production jusqu’à ce que la situation se debloque avec les autorités. Mais déjà, le diffuseur nous met sur sa plate-forme. Radio Espace et Espace TV, [il n’] y a pas de production, nous respectons la décision du gouvernement même si elle est illégale”, précise Jacques Lèwa LÉNO.
A la question de savoir où se situe les négociations pour trouver un dénouement heureux à cette crise l’organe de presse audiovisuel et les autorités guinéennes, le chroniqueur de l’émission “les Grandes Gueules” explique en ces termes : “Il n’y a pas de rencontre formelle entre le gouvernement et nous depuis que la mesure a été prise. Nous avons sollicité qu’on se rencontre, qu’on discute, que le gouvernement nous dise ce qu’il nous reproche pour qu’en retour nous lui apportions notre réponse, qu’ensemble on essaie de voir comment on peut sortir de cette situation. Puisque de toutes les façons ça ne peut pas rester ainsi mais le gouvernement n’a pas accepté de nous recevoir” a t-il expliqué.
C’est vers fin mai 2024 que le Ministère de l’Information et de la Communication a retiré les autorisations d’émission d’Espace TV et FM, tout comme deux autres médias privés (Groupe Fréquence Médias et Djoma Médias), justifiant sa décision par le « non respect des cahiers » de charges par médias. Une décision qui a mis au chômage au moins 500 employés de ces trois groupes de presse. Mais à date, les trois médias n’ont entamé aucune démarche judiciaire.
Mamadou Mouctar SYLLA