Jugés et condamés par le tribunal de première instance de Kaloum pour « diffamation contre le chef de l’État », deux commissaires de la HAC peuvent s’estimer heureux. Outre, leur différend avec l’autorité publique, Ibrahima Tawel CAMARA et Djènè DIABY étaient dans le viseur de trois responsables de médias récemment fermés fermés par l’État pour violation des « cahiers de charges ». La plainte de ces responsables contre lesdits commissaires pour les mêmes charges (diffamation) n’est plus à l’ordre du jour. En effet, ils ont annoncé leur décision volonté de retirer cette plainte, lors d’une rencontre à la maison commune des médias, ce mercredi, 3 juillet 2024.
Les patrons des médias fermés ont tenu une conférence de presse à la maison de la presse de Conakry, ce mercredi. Au cours de la rencontre à laquelle les responsables des associations de presse privée ont participé, ils ont annoncé le retrait de leur plainte de diffamation contre les deux commissaires à la Haute autorité de la Communication (HAC), Ibrahima Tawel CAMARA et Djené DIABY, actuellement détenus à la maison centrale de Conakry.
Ils ont indiqué avoir pris cette décision de à l’issue d’une réunion de concertation avec les associations de presse, invoquant dans leur déclaration cinq raisons :
« 1- le communiqué du 13 juin 2024 du Collège des commissaires de la Haute Autorité de la Communication se désolidarisant et condamnant les allégations de ces deux commissaires de diffamatoire ;
2- la suspension de ces deux commissaires pour faute lourde par le Président de la HAC ;
3- la décision du 20 juin 2024 du Tribunal de Première Instance de Kaloum condamnant ces deux commissaires à huit mois d’emprisonnement dont sept avec sursis;
4- les lettres d’excuses et de mea culpa des deux commissaires dans lesquelles ils ont écrit « Tout ce que nous avons tenu comme propos concernant le gouvernement et les patrons de presse sont des mensonges »;
5- l’état de santé inquiétant des deux commissaires alors qu’ils sont encore en prison”.
Quant aux associations de presse, elles réitéré leur détermination à poursuivre les négociations avec les autorités pour que les trois médias puissent être réhabilités. Déjà, le 2 juillet 2024, dans une note publiée, le bureau du SPPG a sollicité un tête à tête avec le Président de la transition Mamady DOUMBOUYA pour cette cause.
Pour rappel, Ibrahima Tawell CAMARA et Djènè DIABY ont accusé les responsables des médias fermés (Hadafo, Djoma et Groupe Fréquence Médias) d’avoir perçu directement de l’argent des mains du président de la transition. Des informations qu’ils n’ont pu prouver même devant la justice.
Aly Pires CAMARA