- « …Ce que nous regrettons évidemment, c’est la résurgence de ces pratiques anciennes avant le 5 septembre qui consistaient à arrêter les gens en violation des règles et procédures prévues par la loi… ». (Alsény SALL, Chargé de Communication de l’OGDH)
Les défenseurs des droits de l’Homme expriment leurs inquiétudes suite à l’arrestation arbitraire des leaders du FNDC. Alsény SALL, Chargé de Communication de l’Organisation guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH) appelle à l’ouverture de pourparlers pour éviter ces actions déjà vécues sous les régimes précédents.
Les activistes Oumar SYLLA, alias « Foniké Menguè » et Billo BAH, tous deux responsables du Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC) dissout, ont été arrêtés par des éléments des forces de l’ordre, ce mardi 9 juillet 2024 aux environs de 22 heures. Les interrogations demeurent sur motif de leur arrestation. Joint au téléphone par notre rédaction ce mercredi 10 juillet 2024, Alsény SALL, Chargé de Communication de l’Organisation guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), déclare avoir appris avec une fonde préoccupation leur arrestation, bien que ne disposant pas suffisamment d’éléments d’appréciation de la situation de ceux qu’il considère comme acteurs clés de la défense des droits de l’Homme en Guinée. « Pour le moment, nous n’avons pas d’informations sur l’arrestation de Billo Bah et d’Oumar Sylla alias Foniké Mengué. Mais c’est avec beaucoup de préoccupations que nous avons appris cette arrestation, car comme vous le savez, ces deux activistes font partie des acteurs sociaux qui se battent beaucoup pour le respect des libertés dans notre pays », a-t-il déclaré.
Le communicant de l’OGDH déplore la « résurgence », à l’ère du CNRD, des violations des droits de l’homme reprochées aux régimes précédents. « Ce que nous regrettons évidemment, c’est la résurgence de ces pratiques anciennes avant le 5 septembre qui consistaient à arrêter les gens en violation des règles et procédures prévues par la loi. Donc, nous pensons quand même que si les personnes sont en conflit avec la loi, il y a des mécanismes que la loi a ménagés pour procéder à leur arrestation. Nous sommes déjà dans un contexte où il y a vraiment beaucoup de préoccupations quant à l’exercice des droits et libertés des citoyens, en raison notamment de ces restrictions liées à l’interdiction systématique des droits de manifestation, du harcèlement judiciaire des acteurs sociaux et politiques. Il y a aussi la fermeture des médias qui contribuent aux débats politiques dans ce pays. Ce sont des signaux très inquiétants. Malheureusement, la plupart de ces situations que nous vivons aujourd’hui sont des situations que nous avons vécues avant le 5 septembre, excepté bien sûr la fermeture des médias qui est très particulière à cette transition« , a-t-il fait observer.
Ce défenseur des droits de l’homme pense qu’avec de telles situations qui prévalent dans notre pays, il est nécessaire de procéder à la création d’un espace de concertation et de dialogue entre le CNRD et les différents acteurs pour éviter un lendemain incertain.
Aly Pires CAMARA