« Ces choses, il faut les faire pendant la transition pour permettre au régime qui viendra après une élection présidentielle pourra continuer… ». (Djénabou TOURÉ, directrice nationale des Affaires politiques et de l’Administration électorale, DNAPAE).
La Guinée se prépare à un grand ménage dans le paysage politique national. Après une mission d’évaluation des partis politiques, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) partage les premiers résultats avec les acteurs sociopolitiques et diplomatiques. Au deuxième jour de l’atelier qui se tient dans un hôtel de la place, la directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale a apporté les précisions sur le sort des partis mal notés au terme de l’évaluation. Il ne s’agirait pas d’une purge.
Avec 235 partis agréés pour moins de 14 millions d’habitants, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation souligne l’urgence de cette réforme, un chantier soutenu par les partenaires techniques et financiers de la Guinée. Les partis ont désormais trois mois pour se conformer aux règles, un délai crucial pour assainir l’échiquier politique avant la fin de la transition actuelle. La directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale (DNAPAE) a clarifié que l’objectif n’est pas de réduire le nombre de partis, mais de s’assurer que ceux-ci respectent les exigences légales en vigueur.
« Il faudrait que l’évaluation soit notre mode de gouvernance et gestion des partis politiques. Parce que la loi si elle est appliquée, l’échiquier politique sera nettoyé de lui-même. On n’a pas besoin forcément de dire qu’il faut réduire le nombre des partis politiques. Nous avons aussi rassuré les partenaires techniques et financiers que ce n’est pas une chasse aux sorcières mais nous faisons notre travail au quotidien… Ce n’est pas qu’on veut les dissoudre, ils ont trois mois pour se mettre en règle », a signifié Djénabou TOURÉ, ajoutant que c’est la période pour un tel exercice, un exercice continuel auquel le MATD aurait dû s’ateler au quotidien. « Ces choses, il faut les faire pendant la transition pour permettre au régime qui viendra après une élection présidentielle pourra continuer. Ça aurait dû être un travail quotidien pour le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation qui est la tutelle des partis politiques. Pour nous, c’est un processus qui va continuer« , a-t-elle ajouté, se réservant de donner les noms des partis politiques se trouvant en irrégularité.
Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation estime qu’il est temps d’assainir le milieu politique assez pléthorique. C’est pourquoi il invite les partenaires à soutenir le pays dans cette réforme politique. « Il devient donc impératif, de procéder à l’assainissement de l’échiquier politique, de créer une base de données fiable, par des moyens et procédés informatiques, afin d’aboutir à une cartographie claire et précise de ces partis. La transition sous l’égide du CNRD, marquée par sa neutralité, se présente comme une opportunité ultime, pour faire face efficacement aux enjeux sociopolitiques majeurs de notre pays, afin de garantir un espace transparent, équitable et dénudé de fortes crises, pour consolider la légitimité des partis politiques. Le Gouvernement à travers le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, ne ménagera aucun effort, pour garantir la liberté des citoyens à participer activement à la vie politique de notre pays mais il veillera au respect strict des lois et règlements en la matière.Chers partenaires de la Guinée, je voudrais, pour terminer, vous encourager à soutenir les efforts du CNRD et du Gouvernement, à poursuivre les réformes politiques et institutionnelles », a lancé Ibrahim Kalil CONDÉ.
De leur côté, les partenaires ont pris note et ont promis comme toujours d’accompagner le pays. Selon les évaluateurs du MATD, certains partis politiques n’auraient pas de sièges, d’autres pas de comptes bancaires, d’autres encore en disposent mais non alimentés. Une réalité qui les amène à se questionner sur les sources de financement de leurs activités.
Mamadou Mouctar SYLLA