« …, j’ai compris c’est quoi le chômage… ». (Louncény CONDÉ, Journaliste reporter à Djoma Médias)
Il y a deux mois jour pour jour depuis que trois médias ont été fermés en Guinée. Il est reproché à ces médias « le non-respect de leurs cahiers de charges ». La situation a envoyé au chômage pluisieurs employés de ces organes de presse. Ce vendredi 26 juillet 2024, la rédaction de Guineepanorama.com, à travers un de ses reporters, s’est entretenue avec quelques-uns. Ils racontent leur quotidien.
Jusque-là Alseyni BARRY, reporter à Espace TV, n’avait pas connu le chômage, jusqu’à ce qu’intervienne le retrait de l’agrément de son média il y’a 60 jours de cela. « J’avoue que c’est une période dure. Depuis deux mois, y a pas d’activité. Pratiquement le média est fermé. C’est vraiment difficile surtout qu’on a des familles, y a des loyers à payer. On ne s’attendait pas à la fermeture du média. Depuis que tu étais étudiant tu as commencé à travailler, pratiquement tu n’as jamais connu le chômage et un bon jour tu te retrouves sans rien, c’est pénible » dit t-il.
A la question de savoir comment arrive t-il à joindre les deux bouts en cette période de chômage forcé, Alseyni BARRY explique. « Mais, on essaie de survivre à travers des petites activités. Parfois y a des consultations pour des petites vidéos. Ou on est consulté pour des petits reportages. C’est un peu du free-lance. Peut-être que d’autres se sont reconvertis mais moi je suis d’abord dans les médias. Même les congés étaient difficiles pour moi mais maintenant je suis à deux mois. C’est quand même difficile », a-t-il fait savoir.
Se trouvant dans la même situation, Lounseny CONDÉ, Journaliste reporter à Djoma Médias explique son calvaire. « Franchement, ça a été une période très compliqué pour moi. Parce que je n’avais jamais connu le chômage. Après l’université j’ai eu la chance d’aller à Djoma. Mais pendant cette période, j’ai compris c’est quoi le chômage. Ça a été pénible pour moi ».
À l’image de son confrère d’Espace TV, Louncény CONDÉ ne s’est pas encore reconvertis. Il écrit présentement pour un site d’information afin de joindre les deux bouts. « Pour ne pas rester à la maison continuellement, je suis obligé de me chercher en attendant. Je travaille sur un site pour pouvoir gagner ma vie », a-t-il indiqué avant d’inviter les deux parties (gouvernement et médias) à trouver un terrain d’entente.
« Je veux que les autorités et la presse guinéenne, notamment les patrons de nos médias se comprennent. Hier, j’ai entendu le ministre secrétaire général à la présidence et le porte-parole du gouvernement dire qu’il n’ y a pas de tensions entre la presse guinéenne et l’Etat. Ce qui est un peu compliqué [à croire]. Parce que moi, je ne travaille plus comme avant. Je [ne] fais plus de présentations radio ni télé. Je veux que chacun prenne ses responsabilités, que ce soit les journalistes ou les autorités on doit conjuguer le même verbe pour le développement de ce pays. S’il y’a des dérapages, ce n’est pas tout le monde qui est fautif. Il faut sanctionner ceux qui commettent des bavures mais pas tout le monde », lance t-il.
Alors que les critiques pleuvent cet épisode, le gouvernement continue à garder sa sérénité. À l’occasion d’une rencontre avec des journalistes, jeudi, le ministre Secrétaire général de la Présidence, le Général de Brigade Amara CAMARA a mis au défi les responsables des médias fermés de saisir la justice, s’ils s’estiment lésés par la décision du gouvernement. Une manière de dire que la presse ne se résume pas aux médias fermés.
Mamadou Mouctar SYLLA