L’avant-projet de la nouvelle constitution de la Guinée sera présenté le lundi 29 juillet 2024 à l’hémicycle. Ce projet, qui comprend cinq points cruciaux, se veut durable selon le président du CNT. Toutefois, Mamady LÉNO, juriste et activiste des droits de l’homme, exprime de sérieux doutes quant à sa pérennité. Lors de son intervention chez nos confrères de Cavi Média, il a souligné que ceux qui élaborent actuellement cette constitution pourraient être les mêmes à la contester demain, mettant en lumière les défis persistants de la transition politique en Guinée et le cycle des changements constitutionnels qui n’apportent « pas de solutions » concrètes pour la population.
Alors que le président du CNT parle d’une constitution qui va « résister au temps », Mamady LÉNO, juriste et activiste des droits de l’homme n’y croit pas à cette thèse. Invité chez nos confrères de Cavi Média ce lundi 29 juillet 2024, il affirme que les mêmes les auteurs seront les contestaires de leur propre œuvre.
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« Je suis très pessimiste. Pourquoi je le dis ? Parce que quand vous suivez les évolutions de ce pays, vous allez vous rendre compte qu’ il n’y a pas d’espoir. Dans la même période, vous savez qui sont aujourd’hui au niveau de ce CNT, et ceux qui sont au niveau du gouvernement. Les acteurs politiques ne pensent pas aux questions antérieures, les questions que le pays a vécues. Il était important de poser la question sur la table. Pourquoi, chaque jour, la transition politique n’est pas possible en Guinée ? Il faut chaque fois un coup d’État, il faut le décès d’un président. Pourquoi ne pas faire une étude approfondie pour éviter que la transition ne pose problème dans le pays ? Et, demain, on va voir d’autres qui viendront encore contester ces actifs [acquis] pour dire que ce n’est pas ça. Ceux qui sont en train de faire la constitution là, certains parmi eux viendront demain contester cette constitution devant le public guinéen. Tout le monde est focalisé sur la durée du mandat. Et ce n’est pas une bonne chose pour les pays comme l’Afrique, comme la Guinée. De 58 à nos jours, nous sommes aujourd’hui dans beaucoup de cascades de constitutions.
Et ça n’a jamais apporté de solution au niveau même de la population elle-même », a-t-il fait savoir.Ce projet de nouvelle constitution composé de 200 pages prévoit l’éligibilité des candidatures indépendantes. Certains acteurs socio-politiques n’ont pas répondu aux consultations ayant prévalues à son élaboration.
Mamadou Mouctar SYLLA