À l’occasion de la Journée internationale de la dignité des victimes de la Traite des Personnes, la ministre de la Promotion féminine, accompagnée du ministre de la Justice et de la mission de l’OIM en Guinée, a animé une conférence de presse ce vendredi, 9 août 2024 au siège du département. Cette rencontre a été l’occasion de réitérer l’engagement du gouvernement guinéen dans la lutte contre ce fléau mondial, en exposant les avancées réalisées et en soulignant les défis persistants.
Le Ministère de la Promotion féminine, de l’Éfance et des Personnes vulnérables poursuit ses activités dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la dignité des victimes de la Traite des Personnes qui a lieu chaque 30 juillet. Après la déclaration de la ministre la veille, le département a organisé une conférence de presse ce vendredi, 8 août 2024. Conférence à laquelle ont pris part le ministre de la Justice, le Président du Comité national de Lutte contre la Traite des Personnes et Pratiques assimilées (CNLTPPA) et la représentante de la Cheffe de Mission de l’OIM en Guinée.
« C’est cette habitude que nous avons voulu maintenir », a indiqué le président du Comité national de Lutte contre la Traite des Personnes et Pratiques assimilées (CNLTPPA) qui a introduit la rencontre.
« La Traite des Personnes est une menace pour la sécurité de notre pays », a poursuivi Aboubacar Sidiki CAMARA.
« Lorsque vous voyez les ressources générées par la Traite des Êtres humains (TEH), vous vous rendrez compte qu’après la vente des armes, le trafic de drogue c’est l’exploitation des êtres humains qui génère, en terme de ressources illicite, beaucoup de bénéfices [plus de ressources financières] pour les trafiquants », s’est-il justifié, évoquant l’opportunité de la Conférence en ces termes : « C’est une opportunité aussi, au cours de cette conférence de presse, d’exposer toutes les avancées que nous avons pu enregistrer mais aussi, rappeler qu,autant nous réaffinons notre stratégie de lutte, autant les trafiquants changent de méthodologies pour contourner tous les dispositifs que nous mettons en place ».
La tenue de cette conférence n’est qu’une des activités prévues dans le cadre de la journée de la dignité des victimes de la Traite. D’autres vont avoir lieu, selon Aboubacar Sidiki.
« La première activité – madame la ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables a fait une déclaration au nom du gouvernement – qui engage et qui exprime la volonté du gouvernement à lutter efficacement… contre cette pratique dans notre pays. Nous avons retenu également une journée d’immersion au niveau des centre d’accueil des victimes – la dernière activité c’est un atelier où nous allons présenter un nouveau plan d’action du comité aux partenaires qui nous accompagnent et aussi, développer toutes les actions que nous avons pu réaliser au cours des deux dernières années ».
Dans son intervention, la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables a signifié que cette conférence de presse vise à mobiliser les hommes de médias dans la lutte contre la Traite des Personnes.
« Nous sommes aujourd’hui réunis pour discuter d’un fléau que je qualifierai de crime contre l’humanité », a introduit Yaya Kaïraba KABA, tout en faisant observer une minute de silence en mémoire aux victimes de la TEH.
Il a ensuite souligné que les efforts du gouvernement guinéen contre la Traite des Personnes ne datent pas d’aujourd’hui. « Le gouvernement guinéen a toujours marqué sa farouche volonté pour éradiquer ce fléau au sein de notre société – par la ramification des conventions, des traités mais également, par la prise des textes de lois nationaux ». Il a loué, dans ce sens, l’implication du Conseiller juridique du département des personnes vulnérables qui est en première ligne de la lutte contre la TEH en Guinée, avec la Loi sur la Traite promulguée en avril 2024.
Autres preuves de l’engagement du gouvernement présentées par le ministre de la Justice, c’est la création d’une cellule d’appui à la lutte contre la Traite rattaché à son ministère, l’introduction de modules sur la Traite dans les programmes du Centre de Formation judiciaire (CFJ).
Évoquant les perspectives, Kaïraba KABA a cité « l’opérationnalisation du logiciel de collecte des données judiciaires sur les infractions de traite [pour mesurer les points forts et les points faibles dans lutte contre la TEH], la poursuite du processus de renforcement de capacités, et l’orientation de la politique pénale vers la tolérance zéro ».
Pour sa part, la représente de la Cheffe de Mission de l’OIM en Guinée a mis en exergue le soutien de son institution aux efforts du gouvernement il y a plusieurs années. « De 2008 à ce jour, beaucoup d’efforts ont été engagés par l’OIM en collaboration avec le gouvernement guinéen dans la lutte contre ce crime », a affirmé Maria Clara BLAS.
Un appui qu’elle a justifié par la formation des magistrats, des agents des forces de défense et de sécurité, des ONG, la rédaction d’un Plan national de Lutte contre la des personnes, le développement et ma mise à jour de mécanismes de protection et d’assistance aux personnes vulnérables y compris le retour des migrants victimes de TEH et leur prise en charge pour un total de 495. BLAS a annoncé qu’au moment où la conférence a lieu, une mission de l’OIM était en train de faire l’identification de 125 migrants victimes de traite rentrés jeudi, 8 août 2024. Elle a également félicité le gouvernement pour la promulgation de la loi sur la Traite des Personnes.
La conférence a pris fin par une série de questions réponses autant sur la vulgarisation des instruments juridiques relatifs à la traite, que sur la collaboration entre États dans la lutte contre le fléau.
Notez que la journée de la dignité des victimes de la Traite des Personnes a été célébré sous le thème : « Ne laissons aucun enfant de côté »
Saa Joseph KADOUNO