Les Forces vives de Guinée (FVG) ont appelé à une manifestation, ce mardi 13 août 2024, dans le grand Conakry. De Tombolia à Kaloum, l’autoroute Fidel Castro a offert un visage contrasté, où l’ombre de la contestation s’est mêlée à une vie quotidienne presque inchangée. Entre absence de dispositifs sécuritaires à certains points stratégiques et marchés en pleine effervescence, la ville a semblé osciller entre indifférence et résignation. Pourtant, au cœur de cette apparente quiétude, le ressenti des habitants raconte une autre histoire.
Sur l’autoroute Fidel Castro, de Tombolia à Kaloum, l’ambiance de ce mardi 13 août 2024 était marquée par une manifestation. L’appel à manifester n’a pratiquement pas été suivi. Alors que la route Le Prince était sous forte surveillance sécuritaire, l’autoroute était, elle, relativement calme. Aux ronds-points de Tombolia, Enta, Sangoyah et Matoto, aucun dispositif de maintien de l’ordre n’était visible. Seuls ceux de la Tannerie et de l’Aéroport l’on a constaté un renforcement sécuritaire, avec la présence notable de gros véhicules blindés noirs, les « mambats ».
Lors de notre passage, les marchés d’Enta et de Matoto étaient très animés. À Enta, où nous avons marqué un premier arrêt, un jeune conducteur de moto-taxi a partagé son impression : « J’étais au courant de la manifestation d’aujourd’hui, mais on ne l’a pas ressentie ici. Personnellement, je n’aime pas manifester. Quand il y a une manifestation, les gens souffrent parce qu’ils ne peuvent pas travailler. La manifestation pacifique est un droit pour les citoyens, mais ici en Guinée, je n’ai pas le courage », a expliqué Aboubacar SANGARÉ, assis tranquillement sur sa moto.
À Matoto, notre deuxième arrêt, nous avons tenté de discuter avec des vendeuses de légumes installées en bordure de route, mais elles ont refusé. Un homme, ayant entendu notre conversation et refusant également une interview, a ajouté : « Ceux qui manifestent, ils ont quelque chose à manger. Nous, c’est quand on vend qu’on gagne à manger. »
En fin d’après-midi, la circulation est restée fluide. À Madina, où nous avons effectué notre troisième arrêt, le marché était plus ou moins rempli de personnes. Habituellement engorgé par les embouteillages, le trafic était quelque peu allégé à notre retour à 16 heures.
Au pont du 8 Novembre, aucun dispositif sécuritaire particulier n’a été remarqué. Au centre-ville de Kaloum, les affaires et l’administration n’ont pas été affectées. Au marché Niger, les boutiques et magasins étaient ouverts, témoignant d’une activité économique quasi normale.
En attendant le bilan des organisateurs, voici donc le nôtre.
La rédaction.