Il veut changer de cadence ! Lors d’un meeting mercredi (21 août 2024) à Chicago (USA), Cellou Dalein DIALLO, leader de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), a fait le point sur son parcours politique et les défis auxquels il a été confronté dans sa quête du pouvoir en Guinée. Il a annoncé une révision de sa stratégie tout en dénonçant les atteintes aux libertés sous le régime du CNRD, notamment la disparition inquiétante des figures de la société civile Foniké Mengué et Billo Bah.
« Nous tirons les leçons de tous les échecs et on réfléchit sur comment éviter les erreurs du passé. Des erreurs, il y en a eu parce qu’on a cru parfois naïvement que les hommes étaient de bonne foi. Il ne faut plus qu’on commette d’erreurs », a-t-il déclaré devant une foule attentive. Selon lui, la politique en Guinée nécessite désormais une approche plus rigoureuse : « Certes, l’erreur est humaine mais dans la conquête du pouvoir en Guinée, il faut qu’on change de méthode. Parce qu’il y a un système qui bloque tout, il ne faut pas croire aux gens sur parole. La parole donnée n’a pas de sens, le contrat, le serment n’ont aucun sens…ils disent des choses pour tromper le peuple. »
Cette prise de conscience s’accompagne d’une détermination renouvelée à continuer la lutte pour l’alternance démocratique en Guinée. Cellou Dalein a insisté sur la nécessité de ne pas céder face à la répression et aux violations des droits humains, rappelant que les libertés fondamentales sont de plus en plus menacées sous la junte militaire.
« Aujourd’hui, je suis plus déterminé à continuer le combat – il ne faut pas qu’on accepte qu’on continue de piétiner nos droits et libertés. Aujourd’hui, personne ne sait ce que sont devenus Foniké Mengué et Billo BAH. L’État dans tous ses compartiments dit qu’il n’est pas au courant d’où ils sont. Or, ils étaient dans une dynamique de préparer des manifestations. Qui avait intérêt à les arrêter ? », s’est-il interrogé, pointant du doigt les agissements troubles des autorités du CNRD.
Le président de l’UFDG a également dénoncé la fermeture de radios et la répression meurtrière des manifestations, affirmant que plus de 50 jeunes ont été tués dans les récentes violences. Pour lui, la mobilisation populaire reste la clé pour renverser ce climat d’injustice : « Il faut qu’on se mobilise… ce combat, il faut qu’on le gagne », a-t-il renchéri sous les applaudissements de quelques militants rassemblés dans une salle.
Cellou Dalein DIALLO semble ainsi tracer une nouvelle voie pour son parti et ses partisans. Depuis 2010, il a perdu toutes les élections présidentielles auxquelles il a participé, contre un certain Alpha CONDÉ. En 2020, il s’est autoproclamé vainqueur de l’élection présidentielle. Les violences qui ont suivi ont causé plusieurs morts à Conakry et à l’intérieur du pays.
Faut-il le souligner, la contradiction est déjà apparente entre lui et Fodé Oussou FOFANA, un des vice-présidents du parti, qui croit à « la bonne foi » du CNRD qui s’est engagé à ne pas compétir aux prochaines échéances électorales.
La rédaction