« …Si le Général Doumbouya trahit ses engagements, il sera combattu et subira le même sort que certains de ses prédécesseurs »
À son retour de Chine, où il a participé au sommet Chine-Afrique, le Général Mamadi DOUMBOUYA a été triomphalement accueilli par de nombreux citoyens de Conakry. Réagissant à cet événement, le conseiller en communication du président de l’UFDG, Souleymane Souza KONATÉ, estime qu’il est crucial de tirer des leçons du passé.
Joint au téléphone ce jeudi 12 septembre 2024 par la rédaction de Guineepanorama.com, Souleymane Souza KONATÉ a d’abord critiqué la réquisition de l’administration pour cette mobilisation avant d’affirmer que les intentions du général sont désormais claires : il s’agirait, selon lui, de confisquer le pouvoir. Cependant, le jeune politicien met en garde. « Des mouvements de soutien, créés et entretenus par des cadres du régime avec les moyens de l’État, risquent de radicaliser les positions et d’ouvrir une nouvelle page d’instabilité politique, économique et sociale dans notre pays. À l’aube du 5 septembre, le CNRD s’est engagé à rompre avec les erreurs du passé. Aujourd’hui, il est en train de les répéter et de les amplifier à une vitesse fulgurante. Des milliards ont été dépensés pour mobiliser des citoyens désœuvrés et des fonctionnaires contraints de fermer les bureaux pour rallier l’aéroport. Au final, c’est pour prouver quoi ? Il faut apprendre de nos erreurs. Les agissements de cette nature sont à l’origine des événements tragiques du 28 septembre 2009. Le procès a montré que certains poursuivent des intérêts égoïstes. Ceux qui ont poussé le CNDD à confisquer le pouvoir sont les mêmes qui, aujourd’hui, tentent de piéger le Général DOUMBOUYA. Les intentions sont maintenant claires, et chaque action en direction de la confiscation du pouvoir rencontrera une résistance farouche de la majorité des Guinéens, attachés à la démocratie et à l’État de droit. Si le Général Doumbouya trahit ses engagements, il sera combattu et subira le même sort que certains de ses prédécesseurs, » a-t-il déclaré.
Du même auteur : L’AN III DU CNRD : LE CONSTAT D’UN NAUFRAGE COLLECTIF (Par Souleymane KONATÉ)
Dans le même esprit, le président de la commission communication de l’ANAD réaffirme la position des Forces vives, qui s’opposent à tout glissement du calendrier de la transition. « Pour les forces vives, la transition en Guinée doit impérativement prendre fin au plus tard le 31 décembre 2024. Au-delà de cette date, le CNRD ne sera plus légitime pour conduire la suite de la transition. Nous exigerons alors la mise en place d’une transition civile, dont l’unique objectif sera de rétablir l’ordre constitutionnel via l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes. On ne gouverne pas contre le peuple. S’il pense qu’il est populaire, qu’il autorise une seule manifestation des forces vives. Cela pourrait lui permettre de retrouver sa boussole perdue, » a-t-il défié.
Même si pour l’instant le président DOUMBOUYA ne s’est pas dédit, certains soutiens nourrissent l’idée que ce dernier reste au pouvoir. Des mouvements comme « A tèwala », une expression maninka qui signifie « il ne partira pas » ont vu le jour, comme on a pu le constater lors de son dernier accueil.
Mamadou Mouctar SYLLA