La préfecture de Kankan a été secouée par de violents affrontements entre les jeunes des localités de Sanana et de Gbérédou Branama. À l’origine, l’exploitation d’un site minier pourtant interdit par les autorités. Joint par téléphone, le Chargé de communication et des relations publiques de la préfecture de Kankan a donné quelques détails sur ces événements tragiques entre ces deux communautés voisines.
Selon lui, le Préfet de Kankan a, depuis un certain temps, demandé aux habitants de Gbérédou Branama, chef-lieu de la sous-préfecture, et de Sanana, un district situé à seulement deux kilomètres de distance, de cesser toute exploitation du site minier en question, bien avant l’interdiction nationale. Les deux groupes de jeunes avaient pris l’habitude de surveiller l’endroit afin de veiller au respect de cette décision. Toutefois, les tensions ont dégénéré lorsque les jeunes de Sanana ont découvert que ceux de Gbérédou exploitaient clandestinement le site.
« Les jeunes de Sanana ont réussi à capturer un membre du groupe adverse, qui a ensuite été abattu. En représailles, les jeunes de Gbérédou ont intercepté deux habitants de Sanana, les ont torturés, et lorsque la nuit est tombée, les affrontements ont pris une tournure encore plus dramatique », a expliqué le A Aboubacar Kefing KABA.
Toujours selon notre inforamateur, le bilan des violences est tragique : trois morts, et six blessés graves qui ont été admis à l’hôpital régional de Kankan. Parmi les blessés, un jeune homme, originaire de Sanana mais travaillant à Kankan, se trouve dans un état critique après avoir été torturé. « Puisque pour aller à Sanana, il faut passer par Gbérédou, lui il était de passage donc. Il a été intercepté et copieusement battu », a-t-il précisé.
« Les deux localités sont désormais quasiment désertées, à l’exception des personnes âgées. Les forces de défense sont déployées sur place pour prévenir de nouveaux incidents », a ajouté le responsable de la communication de la préfecture.
Il nous apprend aussi que les autorités ont déjà procédé à l’arrestation d’un jeune homme, considéré comme l’un des meneurs du côté de Gbérédou. Les enquêtes se poursuivent pour déterminer les responsabilités et ramener le calme dans cette région, située à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Kankan.
Ces affrontements soulignent une nouvelle fois la fragilité des relations entre certaines communautés rurales en Guinée, souvent exacerbées par les enjeux économiques liés à l’exploitation des ressources naturelles.
La rédaction