La Fédération guinéenne de Basketball (FGBB) semble plonger dans une nouvelle crise institutionnelle. Dans un communiqué publié datée du 28 septembre 2024, mais publié ce dimanche, 29 septembre 2024, elle dénonce une ingérence du ministère de la Jeunesse et des Sports, dirigé par Keamou Bogola HABA, et soulève des accusations graves de « faux et usage de faux ». Cette escalade de tensions est survenue après la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire le 21 septembre 2024 à Conakry, organisée sous l’égide du ministère, mais jugée illégitime par la FGBB.
La Commission ad hoc en bonne cause
La FGBB affirme que cette la mise en place de la Commission ad hoc lors d’une Assemblée générale organisée par la tutelle des sports a eu lieu en violation des procédures légales, et que les personnes présentes ne représentent pas légalement la fédération, selon leurs propres statuts. Les membres statutaires de la FGBB, ainsi que certains clubs, ont ainsi décidé de saisir la justice, tant sur le plan national qu’international, pour « faux et usage de faux » ainsi que « usurpation d’identité ».
L’un des points centraux du différend est la présence de Mathieu FAYE, un représentant élu au sein de la zone 2 de FIBA, que la FGBB accuse de n’avoir aucun « mandat » officiel pour légitimer cette réunion.
« A cet égard, nous informons nos membres statutaires légaux que Mr. Mathieu FAYE, présent lors de cette Assemblée Générale illégitime, du 21 septembre 2024 en Guinée , ne dispose d’aucun mandat officiel, ni d’aucune autorisation de FIBA MONDE lui permettant d’assister et de légitimer cette réunion convoquée exclusivement par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mr Keamou Bogola HABA.
L’attitude de Mr. Mathieu FAYE (élu avec 1/8 voix lors de l’assemblée de zone 2) s’apparente à celle d`un policier sans mandat qui souhaite perquisitionner un appartement sans autorisation de sa hiérarchie », note le communiqué que nous avons consulté.
Un problème d’indépendance et d’ingérence
Au-delà de cette affaire, la FGBB met en avant l’importance de l’indépendance des affaires internes des fédérations sportives, un principe stipulé dans les statuts de la FIBA et de la FGBB. « De plus, nous souhaitons rappeler également que, conformément aux dispositions de l’article 16, 25 et 27 des statuts en vigueurs de la FGBB, c’est l’Assemblée Générale et les Commissions nommées par le Comité Exécutif qui sont statutairement habilitées à modifier les textes et conduire les élections de manière transparente et indépendante. »
Vers une nouvelle crise au sein du basketball guinéen ?
Le communiqué de la FGBB est une nouvelle alerte sur un possible enlisement de la gestion du basketball guinéen, avec des risques de sanctions de la part des instances internationales si les principes d’indépendance ne sont pas respectés. Cette situation rappelle des précédents conflits au sein du sport guinéen, où les interventions politiques et l’ingérence des autorités ont souvent mené à des crises prolongées et des dysfonctionnements institutionnels.
Par le passé la FGBB à fait face à un bicéphalisme. Sakoba KÉÏTA qui s’est retiré cette fois-ci et Amara Babila KÉÏTA ont, tour à tour, réclamé le leadership de cette Fédération.
Saa Joseph KADOUNO