La République de Guinée célèbrera son 66ème anniversaire d’indépendance ce mardi 2 octobre 2024 sur l’ensemble du territoire national. En prélude à cet événement, les autorités de la transition ont initié une Semaine de l’Indépendance, dont les activités ont débuté ce 30 septembre au Palais du Peuple de Conakry. La rencontre a été marquée par diverses panels dont celui portant sur l’éducation des filles. Avec pour thème : « Vivre pour soi, sa famille et la République », ce panel a été animé connu la participation d’éminentes figures féminines telles que la Ministre du Commerce et la présidente de la délégation spéciale de Sonfonia.
Les investissements dans l’éducation des filles transforment non seulement les communautés, mais aussi les pays et le monde entier. Les filles qui accèdent à l’éducation courent moins de risques de se marier précocement et ont plus de chances de mener une vie productive et en bonne santé. Leurs revenus sont plus élevés, elles participent aux décisions qui les concernent, et elles construisent un avenir meilleur pour elles-mêmes et leurs familles, a affirmé Mme Madina Dansoko Diallo, panéliste et présidente de la délégation spéciale de Sonfonia.
« L’éducation des filles renforce les économies et réduit les inégalités. Elle contribue à bâtir des sociétés plus stables et résilientes, dans lesquelles chaque individu, y compris les garçons et les hommes, peut réaliser son potentiel », a-t-elle soutenu, précisant que c’est grâce à l’école qu’elle est devenue la personne qu’elle est aujourd’hui.
Madina Dansoko a également rappelé que, pour les filles, l’éducation ne se limite pas à la simple scolarisation : « Elles doivent aussi se sentir en sécurité dans leurs salles de classe et être soutenues dans leurs choix de matières et d’orientations professionnelles, surtout lorsqu’elles se dirigent vers des domaines où les femmes sont sous-représentées. »
Malgré l’importance démontrée de l’éducation des filles pour le développement, les disparités entre les genres persistent. Selon un rapport de l’UNICEF publié en 2024, 129 millions de filles dans le monde ne vont toujours pas à l’école. Dr Diaka SIDIBÉ, ministre du Commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, a tenté d’expliquer ces disparités :
« Les raisons sont nombreuses. Les obstacles à l’éducation des filles, tels que la pauvreté, le mariage précoce et la violence basée sur le genre, varient selon les pays et les communautés. Lorsqu’il s’agit d’investir dans l’éducation, les familles pauvres privilégient souvent l’instruction des garçons. »
Dans certaines régions, les écoles ne répondent pas aux besoins spécifiques des filles en matière de sécurité, d’hygiène ou d’assainissement. Ailleurs, les pratiques pédagogiques ne tiennent pas compte de la dimension de genre, entraînant ainsi des disparités dans l’apprentissage et l’acquisition de compétences. Les débats lors de cette Semaine de l’Indépendance visent à relever ces défis pour assurer une meilleure inclusion des filles dans le système éducatif.
Tamba Justin LÉNO