En marge du 19e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Paris, le ministre des Affaires étrangères, a commenté la récente réintégration de la Guinée au sein de l’organisation. Malgré les réserves exprimées par l’OIF concernant la situation des droits de l’homme dans le pays, Dr Morissanda KOUYATÉ a défendu que les membres de l’organisations se sont rendus compte qu’il n’y avait rien à reprocher à la Guinée dans ce sens.
C’est dans une interview accordée à AFP, diffusée sur sa propore page facebook que le diplomate guinéen a tenu ces déclarations : « Nous avons été réadmis, ça veut dire que nous avons été évalués et que l’on a vu que la Guinée n’avait absolument rien dans le domaine des droits de l’Homme qui empêchait sa réintégration. »
Le ministre a également évoqué que les problèmes sociaux, économiques et politiques ne sont pas propres à la Guinée, soulignant que « les autres problèmes qu’il y a, c’est partout dans le monde ! »
Ces affirmations semblent en décalage avec les réalités observées sur le terrain. Les critiques affluent concernant la gestion des libertés publiques sous le régime du Comité national de redressement et de développement (CNRD). Après son arrivée au pouvoir, les libertés à la manifestation ont été interdites sous prétexte de préserver « l’ordre public ».
À cela s’ajoute les récentes disparitions « forcées » des leaders du FNDC non encore retrouvés, la découverte du corps de Colonel Cécé Célestin BILIVOGUI, près d’un an après son arrestation, selon la famille et son avocat. Le cas de Dr DIOUBATÉ, accusé d’avoir brûlé les effigies du président Mamadi DOUMBOUYA, suscite également une vive indignation dans le pays.
La réintégration de la Guinée à l’OIF, alors même que la communauté internationale émet des doutes sur la situation des droits humains dans le pays, soulève des interrogations sur la capacité de l’organisation à exercer une pression effective sur ses membres. Les déclarations du Chef de la diplomatie guinéenne illustrent donc une volonté de la part du gouvernement guinéen de normaliser sa position sur la scène internationale, malgré les critiques persistantes.