Le week-end dernier, le district de Konkoï, situé dans la sous-préfecture de Dialakoro, relevant de la préfecture de Mandiana, a été le théâtre de violentes altercations entre des habitants et une société minière chinoise que les populations accusent d’être illégalement implantée dans la région. Ces heurts ont coûté la vie à un homme, un ressortissant burkinabè, selon les déclarations du préfet de Kankan, Fodé SOUMAH.
Interrogé par Mosaiqueguinee, Fodé SOUMAH est revenu sur les circonstances de cet incident, tout en rejetant la responsabilité de la légalité ou non de l’installation de cette société : « Moi, j’ai trouvé que la société évolue ici. Si c’est installé illégalement, moi je ne peux pas répondre à ça », a-t-il introduit.
Selon ses explications, les troubles ont commencé lorsqu’un groupe d’individus s’est attaqué à l’entreprise minière, exigeant son départ de la localité. « C’est un groupuscule qui s’est attaqué à une société implantée à Konkoï, soi-disant qu’ils ne veulent pas voir ces gens travailler, de quitter le lieu, et ils se sont même attaqués à l’installation de ces gens », a-t-il précisé.
La situation s’est rapidement envenimée lorsque les forces déployées pour assurer la sécurité sur le site sont intervenues, mais n’ont pu contenir la foule. « Les gens se sont attaqués aux missionnaires, en caillassant les véhicules », a expliqué le préfet. « C’est au cours de ces altercations qu’il a eu ce cas de mort. Mais c’est un Burkinabé », ajoute le représentant de l’État.
À ce sujet, Fodé SOUMAH s’interroge sur la présence de cet homme sur le site : « C’est pour dire que les gens ont recruté des étrangers qui ne sont pas de Konkoï pour participer à la manifestation. Un Burkinabé n’est-il pas un étranger ? Comment est-ce qu’il peut se retrouver dans une telle situation et sur le site ? »
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Un Burkinabè ou un Guinéen, c’est encore une âme perdu dans des opérations de maintien d’ordre en Guinée lors desquels l’usage disproportionné de la force est souvent reproché aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Par dessus tout, le préfet n’a pas indiqué dans ses déclarations si des enquêtes ont été ouvertes sur cet incident tragique, qui pourrait être lourd de conséquence car impliquant un citoyen étranger.
Saa Joseph KADOUNO