Après la double confrontation entre la Guinée et l’Éthiopie, plusieurs observateurs se sont empressés de qualifier la faiblesse de l’équipe éthiopienne comme la principale raison de sa défaite. Le journaliste et analyste sportif, Lancéï KOÏVOGUI appelle à une analyse plus nuancée de ces rencontres. Il estime qu’il faut plutôt juger sur la performance et non sur la réputation de l’adversaire.
« Certains affirment aisément que l’Éthiopie n’est pas à la hauteur de la Guinée. Mais permettez-moi de prendre un exemple : la Tanzanie, également considérée comme une équipe inférieure, a pourtant réussi à battre la Guinée. Minimiser un adversaire simplement en se basant sur son classement ou son historique n’est pas une approche valable », fait observer Lanceï KOÏVOGUI. Il invite à se concentrer sur la qualité du jeu produit par le Syli national.
« Tactiquement, l’équipe guinéenne était bien organisée. Une équipe autrefois inefficace devant les buts s’est montrée réaliste, et celle qui encaissait souvent des buts a mieux défendu cette fois-ci », note-t-il, soulignant les progrès visibles du collectif guinéen, même si battre l’Éthiopie reste une habitude.
Un repli inquiétant en seconde période ?
Toutefois, KOÏVOGUI ne manque pas de relever certaines inquiétudes, notamment en ce qui concerne le second match, où l’équipe guinéenne, après avoir inscrit trois buts en première période, a semblé reculer, concédant plusieurs occasions à l’Éthiopie. Par dessus tout, chaque sortie de Serhou GUIRASSY mettait davantage le Syli en position défensive. Ce repli défensif a permis aux Éthiopiens de maintenir une pression constante, créant ainsi des opportunités dangereuses, même si ces dernières n’ont pas été concrétisées.
« On a observé qu’à chaque fois que Serhou GUIRASSY sortait du jeu, l’équipe reculait. C’est un point à analyser. L’entraîneur Michel DUSSUYER, encore en phase de découverte avec cette équipe, devra comprendre pourquoi la Guinée tend à faiblir en seconde période », analyse-t-il.
Une équipe en progrès, mais des ajustements nécessaires
Malgré ces lacunes, Lanceï reste optimiste quant à l’avenir de cette équipe sous la direction de Michel DUSSUYER. « C’était seulement son deuxième match en tant qu’entraîneur, et il commence tout juste à comprendre les forces et faiblesses de cette équipe. Il est probable qu’il ait déjà une idée des raisons pour lesquelles la Guinée faiblit en seconde période, et il tentera de remédier à cela lors des prochaines échéances », affirme-t-il.
En ce qui concerne l’Éthiopie, l’analyste sportif met en garde contre toute tentation de la sous-estimer. « Même en défaite, cette équipe est restée fidèle à son style de jeu, cherchant constamment à posséder le ballon et à mettre son adversaire sous pression. L’Éthiopie n’est pas une équipe faible qu’il faut prendre à la légère. Michel Dussuyer devra trouver les bons ajustements pour les prochaines rencontres, notamment face à des adversaires plus coriaces comme la RDC », conclut-il.
Saa Joseph KADOUNO