Cent jours après la disparition des leaders du FNDC : Foniké Menguè et Billo BAH, l’Union européenne (UE) a pris position pour la première fois sur cette affaire. Dans un tweet, la porte-parole des Affaires étrangères et de la politique de sécurité de l’UE, Nabila MASSRALI, a appelé les autorités de la transition guinéenne à faire la lumière sur les circonstances entourant ces disparitions et à retrouver les deux hommes sans délai.
Dans cette déclaration, Nabila Masralli a souligné l’importance que l’UE accorde à l’État de droit et aux libertés fondamentales. « L’UE demande aux autorités de transition de tout faire pour éclaircir les conditions de leur disparition et les retrouver sans délai. L’UE rappelle son attachement à l’État de droit et aux libertés fondamentales », a-t-elle déclaré.
Ces propos marquent une intervention diplomatique notable, alors que la situation des droits de l’homme en Guinée reste préoccupante, notamment dans un contexte de transition politique.
Un silence prolongé et une mobilisation internationale
Foniké Menguè, activiste et coordinateur national du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), et Billo Bah, membre actif de la même organisation, sont portés disparus depuis le 9 juillet 2024. Leur enlèvement, survenu dans des circonstances encore floues, a soulevé une vague de solidarité et d’indignation tant au niveau national qu’international. Cependant, jusqu’à ce jour, aucune information crédible n’a été communiquée sur leur sort.
La prise de position de l’Union européenne pourrait marquer un tournant dans cette affaire, car elle renforce la pression internationale sur les autorités guinéennes pour qu’elles agissent rapidement et de manière transparente. Ce silence prolongé autour des disparitions de ces figures publiques a conduit à des appels répétés de la part de plusieurs organisations de défense des droits humains, mais aussi de diplomates, pour que la lumière soit faite sur cette affaire.
Lire aussi : Affaire Foniké Menguè et Bilo BAH : les États-Unis appellent à la transparence des autorités guinéennes
Les défis de la transition et la question des droits humains
Depuis l’instauration du gouvernement de transition en Guinée, suite au coup d’État de 2021, la situation des droits de l’homme reste fragile. Les arrestations arbitraires, la restriction des libertés publiques et les violations des droits fondamentaux sont régulièrement dénoncées par les organisations internationales.
La déclaration de l’UE intervient donc à un moment crucial pour la transition guinéenne, qui est scrutée de près par la communauté internationale. L’appel à respecter l’État de droit et les libertés fondamentales résonne comme un rappel aux autorités guinéennes de leurs obligations internationales, notamment en ce qui concerne la protection des droits humains.
Sur le même sujet : « Enlèvement » brutale et « tortures » des leaders du FNDC : le récit choc de Mohamed CISSÉ sur la nuit du 9 juillet 2024 (partie 1)
Un espoir de dénouement ?
Alors que l’incertitude persiste quant à l’état de Foniké Menguè et de Billo BAH, l’implication de l’Union européenne pourrait encourager d’autres acteurs internationaux à se joindre à cette pression diplomatique. Les familles des disparus, ainsi que leurs partisans, continuent de demander justice et vérité.
Reste à savoir si cet appel de l’UE sera suivi d’actions concrètes des autorités guinéennes pour résoudre ce mystère qui assombrit le climat politique du pays.