Lors de l’assemblée générale hebdomadaire du RPG Arc-en-ciel, tenue ce samedi 19 octobre 2024, Marc YOMBOUNO a éclairé l’opinion publique sur les raisons du retrait de l’Union sacrée des Forces vives de Guinée. Ce responsable politique est d’abord revenu sur la genèse de l’Union sacrée avant d’évoquer les motifs ayant conduit à sa dislocation.
Marc YOMBOUNO a affirmé que l’Union sacrée a été constituée dans le but de pousser les autorités à respecter le retour à l’ordre constitutionnel. « Une partie des partis politiques et des coalitions, qui ne faisaient pas partie des Forces vives, a participé au dialogue avec les autorités. Ils ont conclu leur processus de dialogue auquel nous n’avons pas pris part. Ce dialogue a abouti à trente-cinq résolutions, mais, six mois après, ces partis ont constaté que, malgré leurs recommandations faites en accord avec les autorités, aucune n’avait été mise en œuvre. Ils se sont sentis dupés et ont décidé de se retirer. C’est ainsi qu’ils sont revenus vers nous, les Forces vives, pour la mise en œuvre de notre objectif commun : amener les autorités à respecter le chronogramme des vingt-quatre mois, qui prend fin le 31 décembre 2024, et faire en sorte que la charte soit également respectée. L’Union sacrée a été créée sur cette base, et nous avons demandé que le terme « Forces vives » y soit ajouté pour montrer que nous en faisions partie. Notre objectif principal était de veiller à ce que ce chronogramme soit respecté, mais aussi que tous les membres de l’Union sacrée coordonnent leurs actions au nom de cette union. Chaque parti ou structure est indépendant, mais lorsqu’il s’agit d’agir au nom de l’Union sacrée, cela doit se faire par consensus », a-t-il expliqué.
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Marc YOMBOUNO a ensuite détaillé ce qui a conduit au retrait de son parti de l’Union sacrée. « Il vous souviendra qu’il y a eu l’atelier du CNT à Kindia sur l’avant-projet de la nouvelle constitution, auquel nous n’avons pas participé, tandis qu’eux y ont pris part. Par la suite, ils ont tenu une conférence de presse sans le consensus de notre groupe. Plus récemment, ils ont encore organisé une conférence de presse où ils ont évoqué certaines problématiques, notamment l’incendie à Kaloum, sans en expliquer le lien avec la situation. Ils ont également souligné que, trois ans après le début du processus, aucun des objectifs comme le RAVEC n’a été atteint, et que tout est en retard. L’avant-projet de la constitution n’est toujours pas présenté. Selon eux, il ne sera pas possible de revenir à l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre. Ce sont pourtant des propos que seul le gouvernement devrait tenir, pas des partis politiques engagés dans une Union sacrée. Il est impensable qu’ils fassent de telles déclarations sans consultation préalable avec les autres membres de l’Union sacrée. Ils ont tiré la conclusion que les élections ne pourront pas avoir lieu en 2024 et qu’il n’y aura pas de retour à l’ordre constitutionnel avant cette date. Ils ont proposé que le gouvernement crée un cadre de concertation pour rectifier le chronogramme et finaliser le processus après 2024, sans calendrier précis. En résumé, ils ont ignoré des questions essentielles comme les droits humains et les libertés publiques, préférant se concentrer sur des discussions avec les autorités. C’est ce qui a conduit les Forces vives de Guinée, avec l’accord de nos présidents en exil, à faire une déclaration pour informer l’opinion nationale et internationale que les Forces vives se retirent désormais de l’Union sacrée. En résumé, l’Union sacrée n’existe plus, mais les Forces vives de Guinée, elles, existent toujours », a-t-il conclu.
Aly Pires CAMARA