Dans une déclaration publiée ce mardi, après-midi, les Forces vives de Guinée ont lancé un appel clair et urgent en faveur de l’établissement d’une transition civile. À moins de 60 jours de l’échéance fixée avec la CEDEAO pour la fin de la transition, elles estiment que cet engagement ne sera pas tenu et dénoncent une « trahison » de la part des autorités de transition.
« La junte s’était engagée à restaurer l’ordre constitutionnel, à combattre la mauvaise gouvernance et à garantir les droits et libertés des citoyens. Cependant, ces promesses, saluées par la population et la communauté internationale, ont été rapidement abandonnées, » déplorent-elles. Selon les Forces Vives, la transition non seulement perdure, mais s’accompagne d’une gouvernance de plus en plus répressive marquée par l’instrumentalisation de la justice et des violations massives des droits humains.
La question de la candidature du chef de l’Etat, Mamadi Doumbouya, à la prochaine présidentielle constitue pour les Forces Vives « une trahison particulièrement grave » envers les engagements initiaux : « Ce projet va à l’encontre de la promesse solennelle faite devant la nation et la communauté internationale selon laquelle aucun membre de la transition ne se présenterait aux élections, » accusent-elles dans leur communiqué.
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Face à ce qu’elles qualifient de « sombre tableau », les Forces vives de Guinée appellent à une mobilisation nationale. Elles exhortent toutes les forces vives – civils et militaires – à s’unir pour exiger le départ de la junte et la mise en place d’une transition civile d’ici au 1er janvier 2025.
Elles s’adressent également aux différentes couches sociales du pays en ces termes :
– Aux jeunes de Guinée : « Vous êtes l’avenir de cette nation. Ne laissez pas vos aspirations être sacrifiées sur l’autel des ambitions d’un petit groupe. »
– Aux femmes : « Vous portez le poids de cette crise. Vous méritez mieux que les conditions de vie insoutenables imposées par ce régime. »
– Aux forces armées : « Votre devoir est de protéger la nation, non de servir les intérêts personnels. Refuser l’abus de pouvoir est un acte de loyauté envers la Patrie. »
Mamadou Mouctar SYLLA