Après quatre mois de suspension, la coupe du bois a récemment été autorisée à nouveau en Guinée par le ministère de l’Environnement. L’annonce a été faite dans un communiqué diffusé sur la RTG. Cette période de restriction avait pour objectif de réduire l’exploitation forestière non encadrée sur l’ensemble du territoire national et de favoriser des discussions autour de pratiques durables pour une meilleure gestion des ressources naturelles.
Djami DIALLO, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a exprimé sa gratitude envers tous les acteurs de la filière bois pour leur respect des mesures édictées, suspendant temporairement la coupe, le transport et l’importation de bois en Guinée. Interrogés ce lundi 11 novembre 2024, quelques acteurs du bois se sont exprimés. Ils se réjouissent de l’annonce de la levée de la suspension, mais affirment qu’à ce jour, il persiste une pénurie de bois dans les dépôts et interpellent les autorités à s’impliquer davantage.
Mamady SIDIBE, livreur de planches rencontré à Kountia, affirme que la levée de la suspension annoncée par les autorités n’a eu aucun effet tangible, la rareté du bois étant toujours d’actualité. « Les autorités ont affirmé publiquement que la suspension de la coupe, du transport et de l’importation de bois est levée, mais jusqu’ici, sur le terrain, il y a une pénurie de bois. Il n’est pas facile de trouver les bois que nous recherchons. Les routes qui mènent vers les grandes forêts sont complètement dégradées, et les camions ne peuvent pas s’y rendre. En plus, nous demandons aux autorités de nous faciliter l’obtention des bordereaux [notice des pièces qui composent un dossier]. Avec ces pièces, nous pourrions facilement faire circuler nos bois. Mais malheureusement, les papiers ne sont pas disponibles », a-t-il déploré.
Facinet CAMARA, acheteur de planches rencontré au dépôt de bois de Lansanaya Barrage, déplore que la pénurie de bois impacte le bon déroulement de leurs activités. Il a également souligné l’augmentation des prix. « Je suis venu acheter du bois, mais je constate qu’actuellement, il est très difficile d’obtenir ce dont nous avons besoin. Beaucoup d’ouvriers dépendent de l’usage du bois. Surtout dans notre secteur, la maçonnerie, nous ne pouvons pas travailler sans bois. Toutes nos activités sont liées au bois. Les planches coûtent très cher. Une seule planche est vendue entre cent mille et cent vingt mille francs guinéens. Depuis ce matin, je suis à l’attente. Le livreur nous délivre le bois par ordre d’arrivée. Nous demandons à l’État d’intervenir pour nous faciliter l’accès et nous permettre d’obtenir les bois », a-t-il déploré.
Aly Pires CAMARA