Nous poursuivons notre Grand Dossier consacré à la situation du personnel des médias fermés en Guinée. Cette fermeture a entraîné la perte de nombreux emplois. Comment vivent les journalistes et chroniqueurs d’émissions populaires ? Guineepanorama.com a rencontré Boubacar Sanso BARRY, ancien chroniqueur à Djoma Médias pour en discuter.
Célèbre chroniqueur de l’émission phare « On refait le monde » de Djoma Média, Boubacar Sanso BARRY est absent des micros et des écrans depuis près de six mois. Une situation qu’il juge difficile, mais qui ne l’a pas empêché de trouver un point de chute.
« Ce n’est pas évident. C’est vrai qu’à Djoma, cela nous rapportait un certain revenu, mais c’était surtout sur le plan professionnel que nous nous épanouissions. On avait le sentiment de vivre dans un pays où l’on exerçait son métier en toute liberté. Mais depuis le 22 mai, tout s’est arrêté subitement, sans qu’on en comprenne nécessairement les raisons. Professionnellement, c’est un coup dur. Je pense que chacun a essayé de se réorganiser à sa manière. Djoma n’était pas mon seul travail. Je travaillais aussi parallèlement avec le groupe Djely, à la fois pour la télévision et pour le site. Une fois l’arrêté pris, je me suis beaucoup recentré sur Djely, que l’on essaie d’animer du mieux que l’on peut », a-t-il expliqué.
Lorsqu’on lui demande comment il gère les charges familiales, le journaliste répond : « Par la grâce de Dieu, on réussit à assumer les charges quotidiennes, et on espère que cela continuera ainsi. Mais il faut bien l’avouer, c’est un peu plus difficile qu’avant. On nous a inculqué des valeurs de résistance face aux difficultés avec dignité. Ce n’est pas le fonctionnement normal d’un pays, mais on finira par sortir de cette crise », a-t-il affirmé avec espoir.
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Notre interlocuteur n’est au courant d’aucune négociation en cours, mais il reste tout de même optimiste. Pour lui, les autorités semblent confortables dans cette situation. « Je ne sais pas s’il y a une raison particulière qui pousserait les autorités à engager des négociations. Elles peuvent se sentir en sécurité dans cette situation. Je ne pense pas qu’elles se hâteraient de relancer ces médias et de permettre que ces dénonciations se fassent. De plus, il n’y a pas eu de mobilisation citoyenne comme je l’avais espéré. Je suis un peu déçu par la passivité générale, tout le monde semble se résigner », a-t-il regretté.
Mamadou Mouctar SYLLA