Les enlèvements de citoyens se multiplient ces Sous la révolution, il n’y avait ni enlèvements ni assassinats.derniers temps à Conakry. Quelques mois après la disparition des membres du FNDC, suivi de celui de l’ancien secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, Saadou NIMAGA, toujours porté disparu depuis octobre dernier, un nouvel acte similaire a été enregistré le 19 novembre 2024. Cette fois, c’est l’opérateur économique Alhassane DIALLO qui a été enlevé par des hommes armés non identifiés à Koloma Soloprimo, juste après la prière de 19 heures.
Face à cette recrudescence des actes criminels, un reporter de Guineepanorama.com a recueilli les réactions de certains citoyens de Conakry ce lundi 25 novembre 2024. Ils dénoncent une situation inquiétante et pointent du doigt les causes principales : des raisons politiques et le chômage des jeunes.
Abdourahamane SIDIBÉ, mécanicien, s’alarme de l’ampleur du phénomène et insiste sur le caractère inquiétant de la situation en Guinée : « L’enlèvement des personnes dans un pays est une situation très inquiétante. Il est difficile de vivre dans un milieu où l’on a peur à tout moment. Les enlèvements suscitent la méfiance entre compatriotes. Mais ce qui est particulier dans le cas guinéen, c’est que toutes les personnes enlevées restent introuvables ou sont découvertes mortes. Ce fut le cas de l’officier [Pépé] Célestin BILIVOGUI [KOÏVOGUI], dont le corps n’a toujours pas été remis à sa famille pour l’inhumation », a-t-il déploré.
KOUROUMA, un autre citoyen, fonctionnaire retraité résidant à Cimenterie Usine, estime que ces enlèvements sont liés aux tensions politiques et au chômage des jeunes : « Plusieurs facteurs expliquent cette pratique : des raisons politiques, comme ce fut le cas pour les membres du FNDC, mais aussi la pauvreté. La majorité des jeunes ne travaillent pas et recourent parfois à des moyens illégaux pour survivre. Si ces jeunes avaient des emplois stables, ils auraient davantage d’espoir et moins de raisons de se tourner vers de telles pratiques », a-t-il déclaré.
En comparant les régimes politiques, ce sexagénaire souligne une différence notable : « Sous la révolution, il n’y avait ni enlèvements ni assassinats. Tous les lieux étaient sécurisés, et la milice veillait partout. Votre époque m’inquiète beaucoup », a-t-il ajouté.
Les deux citoyens interrogés appellent les autorités militaires à agir rapidement pour sécuriser la population. Ils recommandent notamment d’équiper les forces de l’ordre de matériels modernes et d’intensifier les patrouilles de jour comme de nuit.
Aly Pires CAMARA