Le sport, souvent considéré comme un pont d’union entre les peuples, s’est transformé en théâtre de tragédie lors du match opposant Labé à N’Zérékoré. Des incidents ont éclaté, entraînant la mort de plusieurs dizaines de nos compatriotes. Ce drame a plongé le pays tout entier dans le deuil, laissant derrière lui des familles brisées et une Nation profondément meurtrie.
Face à cet événement d’une gravité extrême, les réactions fusent de toutes parts. Certains, dans un élan de compassion sincère, partagent la douleur des victimes et de leurs proches. D’autres, malheureusement, tentent d’exploiter ce moment de tristesse pour régler des comptes, accuser les autorités ou, pire encore, exacerber des divisions communautaires et régionales. Une telle attitude, inacceptable soit-elle, ne peut que fragiliser davantage notre tissu social déjà mis à rude épreuve.
Il est essentiel de rappeler que la douleur est partagée. Ce qui s’est passé à N’Zérékoré n’est pas le drame d’une région ou d’une communauté : c’est le drame de tout un pays. Nos cœurs saignent collectivement face à cette immense désolation. À l’heure où certains s’évertuent à opposer des communautés paisibles, nous devons nous dresser ensemble pour défendre ce qui fait notre force : l’unité nationale.
L’unité nationale n’est pas un simple slogan, mais une nécessité vitale pour notre survie en tant que Nation. Les tragédies, aussi cruelles soient-elles, doivent nous rassembler, non nous diviser. Elles doivent nous rappeler que la vie humaine est sacrée et que chaque victime de ce drame est un frère, une sœur, un enfant de la Guinée.
Dans ce moment de deuil, nous devons également appeler à une enquête rigoureuse pour établir les causes et les responsabilités de cette tragédie, afin que justice soit rendue. Mais cette quête de vérité ne doit en aucun cas être utilisée pour exacerber les tensions ou semer le chaos.
Nous prions Dieu, le tout-puissant, d’accueillir les défunts dans son infinie miséricorde et d’apporter du réconfort à leurs familles endeuillées. Nous appelons également chacun à faire preuve de retenue dans ses propos et ses actes, car notre responsabilité collective est de préserver la paix et la cohésion sociale.
Que ce drame serve de leçon pour renforcer les dispositifs de sécurité et de gestion des foules lors des événements publics. Mais surtout, qu’il nous rappelle l’importance de l’amour fraternel et la nécessité de la solidarité entre les fils et filles de Guinée.
La douleur nous unit aujourd’hui, faisons en sorte que la solidarité, l’apaisement et l’espoir guident nos pas vers des jours meilleurs.
Dr Dansa KOUROUMA
Président du Conseil National de la Transition