Lors d’une interview accordée à RFI, le Premier ministre, Amadou Oury BAH, s’est exprimé sur le bilan drame survenu à N’Zérékoré lors de la finale du tournoi doté du trophée Mamadi DOUMBOUYA. Cet événement a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes, selon les sources officielles et indépendantes.
Un bilan encore flou
Selon Amadou Oury BAH, les sources hospitalières recensent 56 morts, mais ce chiffre pourrait évoluer en fonction des enquêtes en cours. « Si parmi les blessés, d’autres ne sont pas décédés, nous sommes à ce niveau-là », a-t-il déclaré, tout en insistant sur la nécessité de mener des investigations rigoureuses pour déterminer si des victimes ont été omises du circuit hospitalier.
Pour le gouvernement, l’objectif est d’avoir une comptabilité claire et précise des décès avant toute prise de mesure d’accompagnement. « Le président de la République a institué une démarche pour l’accompagnement de toutes les familles des victimes », a assuré le Premier ministre, rappelant que le gouverneur de N’Zérékoré et les magistrats locaux ont été mandatés pour dresser « un inventaire exhaustif » des décès.
La controverse sur le bilan des ONG
Alors que certaines ONG évoquent un bilan beaucoup plus lourd de 135 morts, le Premier ministre reste prudent. Il appelle ces organisations à soumettre leurs informations à la commission d’enquête mise en place auprès du procureur de N’Zérékoré. « Il est trop tôt de se prononcer, mais quoi qu’il en soit, on est tout à fait attentif à se dire qu’il y a eu trop de morts », a-t-il ajouté, manifestant son souci de transparence.
Les corps supposés cachés dans un camp militaire
Interrogé sur les allégations concernant des corps cachés dans le camp militaire de N’Zérékoré, Amadou Oury BAH a fermement nié avoir constaté de telles pratiques lors de sa visite. « Lorsqu’on était à N’Zérékoré le lundi, on s’est rendu au camp militaire… Mais je dois dire qu’on n’avait pas l’air d’avoir un camp militaire avec des morts cachés quelque part », a-t-il affirmé. Toutefois, il a insisté sur le rôle des enquêteurs pour faire la lumière sur ces accusations.
Empathie et responsabilité gouvernementale
Dans cette intervention, le Premier ministre a également appelé à une solidarité nationale envers les familles endeuillées, rejetant toute accusation de sous-estimation ou de surévaluation du bilan. « Le drame qui affecte la population guinéenne est tel qu’aujourd’hui, on devrait plus se pencher sur l’empathie vis-à-vis des familles des victimes », a-t-il conclu.
Ce drame soulève de nombreuses questions auxquelles seule l’enquête en cours pourra répondre. En attendant, le gouvernement s’engage à soutenir les familles des victimes tout en clarifiant les circonstances de cette tragédie qui endeuille la Guinée.
Saa Joseph KADOUNO