La tragédie survenue le dimanche 1er décembre 2024 au Stade du 3 Avril de N’Zérékoré, lors d’un match opposant les équipes locales de N’Zérékoré et de Labé, continue de susciter une vive émotion à travers le pays. À Conakry, plusieurs citoyens ont exprimé leur douleur et leur désarroi face à cet événement tragique, qui a coûté la vie à de nombreuses personnes et fait plusieurs blessés. Lors d’entretiens avec notre reporter ce mercredi 4 décembre, ces concitoyens ont présenté leurs condoléances aux familles endeuillées et au peuple guinéen tout entier, tout en appelant à un renforcement de la sécurité dans les espaces culturels et sportifs du pays.
Homme d’affaires basé à Conakry, Mohamed Camara déplore profondément ce drame et exprime sa solidarité envers les familles touchées : « Je trouve cette situation très déplorable. Je tiens à présenter mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes et à souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Perdre un seul être humain est déjà difficile, alors imaginer perdre une centaine de personnes est insoutenable. Ce drame pouvait être évité si les autorités avaient pris les mesures nécessaires en amont », prétent-il.
Il pointe également du doigt la négligence des organisateurs, estimant que les violences étaient prévisibles dès les premiers matchs : « Lors des demi-finales entre Kankan et N’Zérékoré, il y avait déjà des signes annonciateurs de violences. À chaque match de l’équipe locale, les habitants se mobilisaient massivement pour les soutenir. Les autorités auraient dû anticiper et délocaliser cette finale vers une autre préfecture. »
Mohamed Camara attribue les pertes humaines à l’intervention des forces de l’ordre : « Les morts ont été causées lorsque les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Cela a provoqué des scènes de panique et conduit aux tragiques incidents que nous déplorons aujourd’hui. »
Il appelle enfin les autorités à renforcer la sécurité lors des événements sportifs et culturels : « Depuis son arrivée au pouvoir, le CNRD a interdit les manifestations, même celles de soutien. Pourtant, les autorités elles-mêmes n’ont pas respecté ces interdictions, notamment pour des activités qui semblent liées à des ambitions politiques. Si le général Mamadi Doumbouya veut continuer à organiser des événements culturels et sportifs, il est impératif de garantir la sécurité des spectateurs et des participants. »
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De son côté, Saidou CAMARA, réparateur d’appareils électroménagers, propose une solution radicale au CNRD : « Le CNRD travaille, c’est indéniable, mais ses adversaires cherchent par tous les moyens à le faire échouer. À mon avis, le général Mamadi Doumbouya devrait organiser les élections et se retirer. Il pourra toujours revenir plus tard pour se représenter », nuance-t-il.
Le drame de N’zérékoré devrait servir de leçon pour éviter de nouveaux incidents, en renforçant à la fois la sécurité et l’organisation des événements sportifs et culturels.
Aly Pires CAMARA