Depuis son exil, le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a vivement critiqué la gestion de la transition par la junte guinéenne, lors d’une interview accordée à Globale Africa Telesud. Il a appelé à des manifestations populaires pour réclamer le départ des autorités actuelles, qu’il accuse de manquer de légitimité. Il promets de participer à ces éventuelles manifestations.
La Guinée traverse une période de transition dirigée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), suite au coup d’État militaire de septembre 2021. Cette transition, initialement censée aboutir à des élections à travers des élections en 2024, fait face à des critiques croissantes de la part de quelques acteurs de l’opposition et d’une frange de la société civile, accusant la junte de retarder indéfiniment la remise du pouvoir aux civils.
Cellou Dalein DIALLO n’a pas mâché ses mots. Nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte, qui n’a aucune légitimité’, a-t-il déclaré. Il accuse les autorités de « s’accrocher au pouvoir par les armes et la corruption, en détournant les ressources publiques ».
Interrogé sur sa participation aux manifestations, il a répondu : « Je serai à côté ! J’ai un parti politique, l’un des mieux organiser de l’Afrique au sud du Sahara. L’UFDG sera là, l’ANAD sera là, les Forces Vives de Guinée seront là. C’est la population qui mène son combat pour l’exercice plein et entier de ses libertés », a-t-il déclaré.
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Cet appel à manifester, bien que lancé depuis l’exil, pourrait-elle renforcer la mobilisation de l’opposition, aujourd’hui affaiblie, surtout avec ces menaces de suspension qui pèsent sur les grands partis politiques dont l’UFDG ?
Face à ces appels à manifester, la classe politique guinéenne demeure diviser.
Reste à voir si cette sortie du leader de l’UFDG, dont le retour en Guinée, n’est toujours pas confirmé, sera suivi d’effets et qu’elle sera la réaction du pouvoir en place face aux contestations qui deviennent grandissantes. Dans un contexte où les attentes pour un retour à l’ordre constitutionnel s’intensifient, les prochaines semaines pourraient être décisives pour l’avenir politique de la Guinée.
Tamba Justin LÉNO