Dans une circulaire récemment publiée, la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) a exprimé son mécontentement face à certaines pratiques des agents des Compagnies Mobiles d’Intervention et de Sécurité (CMIS). Ces derniers, initialement chargés d’appuyer la police routière pour fluidifier la circulation, s’adonnent au contrôle des documents des usagers, notamment des automobilistes et motocyclistes. Le communiqué précise que cette mission est exclusivement réservée aux agents de la police routière déployés sur le terrain. Ce lundi 9 décembre 2024, Guineepanorama.com a recueilli les réactions de plusieurs conducteurs de motos et de taxis. Ces derniers saluent la décision et appellent la DGPN à instaurer un mécanisme de suivi pour garantir son application effective.
Mohamed SOUMAH, conducteur de taxi, salue cette initiative des autorités, qu’il juge opportune. Il rappelle que le contrôle des documents des usagers n’est pas une prérogative des agents des CMIS : « Cette décision est salutaire. Nous demandons aux autorités de veiller à son application. Dans d’autres pays, seuls les agents de la police routière contrôlent les papiers des véhicules. Les agents des CMIS, eux, interviennent en cas de troubles à l’ordre public. Malheureusement, ici, on les voit partout : aux carrefours, aux ronds-points, stationnés avec leurs pickups, arrêtant les véhicules pour demander les documents. Pourtant, cela ne relève pas de leurs compétences », explique-t-il.
Selon Mohamed SOUMAH, le comportement des agents des CMIS sur le terrain est souvent agressif, ce qui prouve leur manque de formation en gestion des usagers de la route. Il estime également qu’ils contribuent largement aux embouteillages dans la capitale : « Au moindre désaccord, ils nous brutalisent ou nous jettent dans leurs pickups. Ils sont responsables de beaucoup de bouchons dans la circulation à Conakry », dénonce-t-il.
Il invite le Ministère de la Sécurité à garantir la stricte application de cette mesure : « Nous demandons à la DGPN de pérenniser cette décision et d’interdire aux CMIS de contrôler les documents. Leur rôle devrait se limiter à appuyer les unités pour fluidifier la circulation. »
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Les motards, principales cibles des agents des CMIS
Daouda DIALLO, conducteur de moto-taxi, partage son expérience et affirme que les agents des CMIS ciblent principalement sa corporation. Il dénonce des pratiques abusives et illégales : « En Guinée, chacun fait ce qui lui plaît. Les CMIS savent que le contrôle des documents ne fait pas partie de leurs missions officielles. Pourtant, ils nous arrêtent, nous demandent des sommes exorbitantes qu’ils empochent sans en référer à leurs supérieurs. Nous, les motards, sommes leurs principales victimes. »
Daouda DIALLO appelle à des sanctions contre ces dérives et demande que les agents des CMIS soient mieux encadrés pour éviter les abus. La mise en œuvre rigoureuse de cette décision pourrait améliorer la fluidité de la circulation et réduire les tensions entre les usagers et les forces de l’ordre.
Aly Pires CAMARA