Lors de la plénière sur l’adoption de la LFI 2025 lundi 23 décembre 2024, les conseillers nationaux ont adopté le volet recettes de la loi de finances initiale pour l’exercice 2025. Estimé à plus de 35 000 milliards de francs guinéens, ce budget repose en grande partie sur les recettes intérieures, un domaine où le ministre du Budget, Facinet SYLLA, insiste sur l’importance de ne rien laisser au hasard. L’intervention de la gendarmerie, bien que décriée, a prouvé son efficacité en termes de mobilisation rapide de fonds, selon lui.
S’exprimant sur les méthodes de recouvrement des recettes, le ministre a mis en avant le rôle clé joué par la gendarmerie, malgré les critiques qu’a suscité leur implication. Facinet SYLLA a affirmé : « Quand j’ai impliqué la gendarmerie dans la récolte des recettes de l’État, ça crié pour dire que non, ils ont un esprit violent. Mais ils ont pu mobiliser 92 milliards en 6 jours. Après ça crié. »
Il a poursuivi en comparant ces résultats avec ceux obtenus lorsque les civils ont repris cette mission, sous la pression de diverses parties. « Dès que nous avons ramené ça au niveau des civils, […] pendant 15 jours, nous n’avons pas pu récupérer 15 milliards, » a-t-il souligné, ajoutant que sur cette somme, un seul opérateur avait contribué 6 milliards.
Le ministre a également dénoncé le manque de coopération de certains intermédiaires, expliquant que leur mauvaise foi avait conduit les partenaires du processus à se retirer.
Facinet SYLLA a insisté sur la nécessité de maximiser les recettes intérieures, compte tenu de la faiblesse des aides extérieures. « Actuellement, nous bénéficions de peu d’apport externe. C’est l’impôt et la douane qui paient les salaires, les investissements et les boursiers. Donc ce n’est vraiment pas le moment de s’amuser avec les recettes de l’État », a-t-il déclaré.
Avec une loi de finances ambitieuse et un contexte économique marqué par des contraintes budgétaires, le gouvernement devra concilier rigueur et dialogue pour garantir un recouvrement optimal des recettes sans exacerber les tensions.
Mamadou Mouctar SYLLA