L’histoire des kidnappings devient une préoccupation majeure en Guinée. Ces derniers temps, plusieurs personnes et personnalités ont été victimes de cette forme d’insécurité. Dans certains cas, des militaires sont accusés, notamment dans les affaires concernant le journaliste Marouane, Foniké Mengué et Billo BAH. Cependant, le ministre de la Justice, lors d’une récente déclaration, a exonéré l’armée en affirmant que ces actes sont le fait de malfrats. Une prise de position qui a suscité l’indignation de l’honorable Sidiki Aboubacar CISSÉ, membre de la Commission contrôle et comptabilité.
Pour ce conseiller national, les propos du ministre sont non seulement inadmissibles mais aussi alarmants.
« Aujourd’hui en Guinée, nous sommes inquiets. Dans un pays où un ministre de la Justice, chargé de rassurer le peuple sur les questions de justice — car la justice va de pair avec la sécurité — affirme que les personnes kidnappées le sont par des malfrats et non par des militaires, c’est très inquiétant. Ce sont des hommes qui portent des treillis militaires, mais cela signifie que personne n’est en sécurité en République de Guinée. Aujourd’hui, ce sont d’autres qui sont kidnappés, demain ce sera peut-être nous. Ce sujet doit nous préoccuper », a-t-il déclaré.
Le drame de N’zérékoré : une autre polémique
Au cours de cette même interview, le ministre de la Justice, Yaya Kairaba KABA, s’est pour la première fois exprimé sur le drame survenu à N’zérékoré. Il a tenu à relativiser les faits, soutenant que « la Guinée n’est pas le seul pays à connaître un tel drame ». Réagissant à cette déclaration, l’honorable Aboubacar Sidiki CISSÉ a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une banalisation du drame. « Ce qui est déplorable, c’est lorsque des responsables cherchent de mauvais exemples ailleurs pour justifier une situation en Guinée. Un ministre de la République, qui plus est un ministre de la Justice, ne peut pas se contenter de dire qu’un tel événement se passe partout. C’est une manière de balayer le désastre sous le tapis. Nous avons besoin d’être situés sur les causes de cette tragédie. Le peuple a besoin de savoir ce qui s’est passé », a-t-il réagi.
Mamadou Mouctar SYLLA