Les fêtes de fin d’année commencent ce mercredi, 25 décembre 2024 par Noël, jour de commémoration de la naissance de Jésus-Christ. À Conakry, ces fêtes interviennent dans un contexte marqué par une conjoncture économique difficile. Pour évaluer l’ambiance des préparatifs, Guineepanorama.com s’est rendu, ce mardi 24 décembre 2024, dans plusieurs salons de coiffure, ateliers de couture et marchés de Conakry.
Loin de l’effervescence habituelle, la morosité économique semble avoir pris le dessus. Professionnels et commerçants dénoncent une baisse significative de la clientèle et appellent les autorités à améliorer les conditions de vie des citoyens. Joséphine THÉA, coiffeuse rencontrée à la Cimenterie, ne cache pas son amertume face à l’absence de clientes. « Demain, c’est la fête. D’habitude, à pareil moment, nos salons de coiffure sont envahis. Cette année, c’est tout le contraire. Nous nous demandons pourquoi. C’est certainement dû au manque d’argent. Nous interpellons les autorités pour qu’elles paient les travailleurs. Si l’argent circule, les femmes viendront se tresser », explique-t-elle.
À Lansanaya Barrage, Oumou FOFANA, coiffeuse également, préfère garder espoir malgré la conjoncture difficile. « Pour le moment, il n’y a pas de clientes, mais nous restons optimistes. Nous sommes prêtes à les servir et prions Dieu qu’elles trouvent de l’argent pour venir se tresser », affirme-t-elle avec détermination.
Les vendeurs de vêtements : un commerce en déclin
Pour Aboubacar CAMARA, vendeur de prêts à porter, les années précédentes étaient bien plus favorables au commerce. Il regrette une période devenue particulièrement difficile. « Actuellement, la clientèle est rare. Contrairement aux années passées, où nous avions déjà vendu une grande partie de nos marchandises à cette période. Aujourd’hui, beaucoup viennent demander des habits sans les acheter. Cela montre que les gens n’ont pas les moyens. Les autorités doivent vraiment améliorer les conditions de vie des populations », insiste-t-il.
Les ateliers de couture délaissés
Les tailleurs, eux, constatent un désintérêt croissant des citoyens pour les vêtements sur mesure, au profit des habits importés. Un constat amer pour ces artisans qui, comme l’exprime un tailleur interrogé, se sentent « oubliés » par leurs clients habituels.
Dans ce contexte de morosité économique, les fêtes de fin d’année à Conakry s’annoncent bien différentes des années précédentes, reflet des difficultés sociales et économiques que traverse la population.
Aly Pires CAMARA