Le Premier ministre de la transition cherche à relancer un dialogue longtemps interrompu. Lors de sa dernière intervention, BAH Oury a invité les acteurs socio-politiques à un « dialogue sincère ». Cependant, cette initiative a déjà été rejetée par certains partis politiques. C’est notamment le cas du parti FIDEL, dirigé par Mohamed Lamine KABA. Interrogé par nos confrères de Cavi Média, le président du FIDEL s’est montré catégorique sur la nécessité d’un nouveau cadre de dialogue.
« Il n’est plus nécessaire de mettre en place aussi un autre cadre de dialogue. On ne peut pas toujours nous réunir pour faire des résolutions. Ces résolutions ne sont pas exécutées. Il y a un comité de suivi et d’évaluation qui a été mis en place à l’issue de ce cadre de dialogue et qui a failli à son devoir. Il devait se réunir tous les deux mois, ce qui n’a pas été fait. Il est important que ce comité se réveille et fasse appel à la classe politique et sociale pour nous permettre de discuter ensemble et harmoniser les bonnes idées. Cela va nous permettre d’évaluer le chronogramme et de savoir où se situe le retard : est-ce au niveau des partenaires ou du gouvernement ? », a-t-il expliqué.
Dans le même sillage, plusieurs acteurs socio-politiques, mécontents de la gestion de la transition, notamment les Forces Vives, appellent à des manifestations dès le 6 janvier 2025. Mohamed Lamine KABA a dénoncé cette décision, qu’il juge « extrêmement dangereuse ».
« C’est une décision extrêmement dangereuse. Lorsqu’on sait qu’à chaque manifestation, nous avons des morts et des destructions de biens publics, il ne serait pas judicieux de s’engager sur ce terrain. C’est vrai qu’on avait dit que la transition devait prendre fin le 31 décembre, mais cela était subordonné à certaines conditions, notamment la mise à disposition de moyens par la CEDEAO. Mais cela n’a pas encore été fait. Donc, moi je dirais que le retard se trouve au niveau des partenaires », a-t-il précisé.
Alors que les tensions politiques restent vives, les appels à un dialogue efficace et à la responsabilisation des comités existants deviennent cruciaux pour éviter une nouvelle escalade des crises en Guinée.
Mamadou Mouctar SYLLA