Le Premier ministre, Amadou Oury BAH, a vivement réagi au rapport accablant de la mission d’évaluation des besoins électoraux de l’ONU en Guinée. Lors de son passage dans l’émission « On fait le point » sur la télévision nationale RTG, ce lundi 27 janvier 2025, le chef du gouvernement a dénoncé ce qu’il considère comme une vision unilatérale et déconnectée de la réalité guinéenne.
« Quelqu’un qui vous demande de venir évaluer nos besoins et vous dépeignez tout en noir. Vous ne voyez rien de positif », a-t-il lancé, visiblement agacé par les conclusions du rapport.
Selon lui, les efforts du gouvernement, notamment en matière d’« assainissement » du paysage politique qui a conduit à la dissolution d’une cinquantaine de partis politiques ont été injustement interprétés. Il a rappelé que ces mesures, récemment reprises par le Sénégal, sont essentielles pour structurer et moderniser l’espace public, et non pour restreindre l’espace civique, comme l’a suggéré le rapport.
Le Premier ministre a également mis en cause l’objectivité des experts ayant contribué à cette évaluation, soulignant que certaines critiques ne tiennent pas compte des réalités africaines. « Ce n’est pas un blanc qui a dit ça, c’est un expert africain. Il faut que nos intellectuels soient honnêtes vis-à-vis des sociétés africaines », a-t-il martelé.
Amadou Oury BAH a par ailleurs dénoncé l’utilisation de l’opposition comme levier par certains acteurs pour satisfaire des intérêts qu’il qualifie de particuliers. Il a appelé à une analyse plus équitable et à une critique fondée sur des faits concrets, et non sur des préjugés ou des agendas politiques.
Le rapport de l’ONU, qui dépeint un tableau sombre de la situation politique et des droits de l’homme en Guinée, a suscité de vives réactions au sein de l’opinion nationale. Certains acteurs politiques notamment, l’ANAD, ont salué le descriptif de la transition fait par la mission onusienne.
La rédaction