Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 6 mars 2025, le Premier ministre de la transition, Amadou Oury BAH, s’est exprimé sur les raisons qui motivent son soutien à une éventuelle candidature du président de la transition, le Général Mamadi DOUMBOUYA. Interpellé sur le contraste entre sa position actuelle et son engagement passé contre la candidature de Moussa Dadis CAMARA en 2009, il a tenu à clarifier les distinctions entre les deux contextes.
« Si la constitution le lui permet – en toute objectivité, il n’y a aucune raison de le lui refuser », a affirmé le chef du gouvernement. Pour lui, la question essentielle repose sur le bilan du chef de l’État et la perception qu’en a la population. « Quel est le bilan du Général Mamadi Doumbouya ? Ce bilan, comment est-il perçu par la population ? – Le bilan parle de lui-même », a-t-il insisté, estimant que l’immersion des membres du gouvernement sur le terrain a permis de constater un certain espoir chez les populations.
Amadou Oury BAH a rejeté les comparaisons entre la situation actuelle et celle de 2009, lorsque la transition dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara s’acheminait vers une confiscation du pouvoir. Il a appelé les médias à une analyse plus contextualisée : « Il ne s’agit pas d’aligner les faits qui semblent similaires pour dire que c’est la même chose. »
Selon lui, en 2009, le pays « allait tout droit au gouffre », tandis qu’aujourd’hui, la transition en cours suscite une adhésion populaire et offre des perspectives d’amélioration : « Les populations estiment qu’il y a un espoir – que ce qui est en train d’être fait peut s’améliorer. »
Par ailleurs, il a tracé un parallèle entre la situation actuelle et la lutte contre un troisième mandat sous Alpha CONDÉ, estimant que la démarche de l’époque s’inscrivait dans la même logique qu’en 2009.
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Pour Amadou Oury BAH, l’enjeu principal reste la stabilité du pays, qui passe par la poursuite des réformes engagées : « Le peuple est souverain. Le peuple de Guinée, qu’il soit de l’intérieur ou de l’extérieur, estime que cette expérience qui est en cours doit être poursuivie. »
Insistant sur la nécessité de « travailler à rendre cette transition plus stable et plus performante », il a souligné l’importance de tirer les leçons du passé pour renforcer les acquis actuels.
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Avec cette prise de position, le Premier ministre semble préparer l’opinion à une éventuelle candidature de Mamadi DOUMBOUYA, malgré les réticences d’une partie de la classe politique et de la société civile, qui exigent une transition strictement limitée à la refondation institutionnelle.
La rédaction