Le leader du parti Mouvement démocratique libéral (MoDeL), Aliou BAH, a comparu pour la première fois ce mercredi 26 mars 2025 dans le cadre de son procès en appel devant la cour d’appel de Conakry. Lors de son intervention, le jeune leader a fait une révélation marquante, affirmant avoir été sollicité par la junte dans les premières heures de la transition.
Vêtu d’une chemise à manches courtes et d’un pantalon en tissu, fidèle à son style habituel, Aliou Bah est apparu serein, comme s’il acceptait son sort avec détermination. Face à la juge, Mme Hadja Fatou BANGOURA, il a d’abord rejeté les accusations portées contre lui avant de livrer une révélation inattendue. « J’ai été l’une des rares personnes à avoir été sollicité pour intégrer la sphère de la transition, la gestion de la transition, bien avant la nomination même d’un Premier ministre. J’ai décliné. J’estimais que je suis un homme politique. Mon engagement et ma responsabilité, ce n’est pas de négocier des postes ou faire des petits raccourcis. J’ai dit acquis de droit, ceux qui m’ont sollicité. Vous vous êtes engagé pour organiser des élections. Organisez-les, je vais compétir. Je voudrais être élu par le peuple de Guinée pour exercer mes fonctions conformément aux dispositions légales. Je m’en tiens à ça, je le maintiens », a-t-il affirmé.
Avec une voix qui résonne dans la salle d’audience, Aliou BAH ne semble pas ébranlé par la prison. Il assume pleinement ses choix et affirme n’éprouver aucun remords. « A l’instant T, je le réaffirme. C’est cela ma vision, c’est cela mon objectif. Mais je le redis, je ne manquerai jamais d’apporter ma contribution pour le bon fonctionnement du pays en général et pour la bonne marche de la transition. Cette contribution se fera par mes idées, qu’elles soient écrites ou oralement exprimées. Elle se fera par mes critiques. Elle se fera par mes observations. Madame la Présidente, nous sommes, au mois de Ramadan, musulmans et de carême pour les chrétiens. Entre Dieu et moi, je ne regrette pas ce que j’ai fait jusque-là pour mon pays, et je pense que vous aussi, vous me rétablirez dans mes droits, en me rendant à ma liberté ».
Ces révélations visent-elles à établir un lien entre entre ses ennuis judiciaires et son activité politique ? La réponse n’est loin de l’affirmative.
Mamadou Mouctar SYLLA