Dans un contexte marqué par la polémique autour de l’avant-projet de nouvelle constitution en Guinée, Aboubacar Siddighy DIALLO, président du parti Union pour un Mouvement Populaire (UMP), s’est exprimé fermement contre toute disposition discriminatoire. Selon lui, une constitution équitable ne doit pas exclure des citoyens de leurs droits fondamentaux, indépendamment de leur appartenance à une quelconque faction, y compris le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).
Le président de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) ajoute une couche couche sur une polémique qui enfle. Aboubacar Siddighy DIALLO a fait une déclaration en réponse aux controverses suscitées par l’avant-projet de nouvelle constitution guinéenne. Celle-ci, selon certains observateurs, ne prévoit aucune disposition empêchant la candidature des membres du CNRD, l’actuel organe de transition au pouvoir.
Dans une vidéo parvenue à notre rédaction, et tournée à Bruxelles ou il séjourne, Siddighy DIALLO a souligné que les membres du CNRD, en tant que citoyens guinéens, sont soumis aux lois du pays. Il a insisté sur le fait que la constitution, en tant que loi suprême, doit être « exempte d’être taillée sur mesure » et garantir les mêmes droits à tous les citoyens. Pour lui, il est crucial que la constitution ne soit pas utilisée pour restreindre les droits d’une certaine catégorie de la population au bénéfice d’une autre.
L’ancien député de la VIe législature a également exprimé son opposition à l’idée d’exclure les membres du CNRD ou tout autre groupe de la possibilité de se présenter à une élection.
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« C’est à la constitution de régler ce problème. Mais, si on met dans la constitution, qu’une telle frange de la population ne doit pas être candidate et qu’une telle autre peut l’être, c’est déjà très restrictif. Dans une constitution, on ne va pas mettre dans la constitution, les principes qui enlèvent des droits à des citoyens sur la base d’une commune renommée. Donc à mon avis, la constitution doit mettre tous les Guinéens d’égale partie et créer les mécanismes d’une compétition saine », a-t-il déclaré.
Il a argumenté que cela serait non seulement injuste mais pourrait également poser les bases d’un conflit civil en Guinée. « La Guinée, aujourd’hui, est la résultante des actes de tous les Guinéens », a-t-il rappelé, insistant sur la responsabilité collective dans la situation actuelle du pays. « La Guinée, aujourd’hui, est la résultante des actes de tous les Guinéens. Les uns ont mal agi, les autres se sont tus, et ont cautionné ces mauvais agissements. Donc on ne peut pas remettre tout ça au [sur le] dos d’une élite parce qu’elle dirige parce qu’elle dirige aujourd’hui », fait observer le leader politique.
En outre, A.S DIALLO a critiqué l’incohérence de certaines lois guinéennes, notamment la limite d’âge pour la retraite des fonctionnaires comparée à l’âge avancé de certains candidats aux élections présidentielles. « Faisons en sorte qu’on ait des bonnes lois, de bonnes institutions et des Guinéens capables d’être au service de nos lois et de la République », a-t-il exhorté, appelant à une refondation législative qui respecterait la dignité et l’égalité de tous les citoyens.
Ainsi, selon le président de l’UMP, une constitution juste doit permettre à tous les Guinéens, sans discrimination, de participer activement à la vie politique, en se basant sur des principes de droit et de morale, plutôt que sur des considérations de pouvoir ou de favoritisme.
Malgré l’engagement verbale pris par les membres du CNRD à ne pas se présenter aux futurs élections, certains acteurs socio-politiques sont septiques. Ils soupçonnent le CNRD de vouloir conserver le pouvoir, notamment avec le rallongement de la durée de la transition. En réalité, toutes les élections (des locales à la présidentielle) devraient se tenir en 2024. À date, la seule certitude reste le référendum constitutionnel avec la publication de l’avant-projet de cet instrument suprême qui fait débat.
La rédaction