Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, une rencontre s’est tenue ce vendredi 13 septembre 2024, à Conakry, entre les services de sécurité, les chefs des délégations spéciales et les acteurs de la chaîne pénale. L’objectif était d’aborder la question de la délinquance et de la criminalité dans la capitale. Abdoulaye SANO, Directeur régional de la Police de Conakry, a notamment pointé du doigt la complicité de certains conducteurs de moto-taxis avec les criminels. Le lendemain, samedi 14 septembre 2024, nous avons recueilli les réactions de plusieurs conducteurs de moto-taxis.
Les réactions divergent au chez des conducteurs de moto-taxis de Conakry face aux accusations de complicité avec des criminels. Alors que certains reconnaissent l’existence du problème, d’autres estiment que ces accusations sont infondées et appellent plutôt à des mesures de sécurité renforcées.
Des conducteurs reconnaissent la complicité avec les bandits
Fodé YANSANÉ, conducteur sur la ligne Lansanaya Barrage-Cimenterie, a admis que certains de ses collègues étaient effectivement impliqués dans des actes criminels.
« Si le Directeur régional de la Police dit que certains conducteurs de moto-taxis collaborent avec des bandits, je lui donne raison. Ici, à Lansanaya Barrage, il fut un temps où des passagers, notamment des femmes, étaient souvent victimes de braquages. Le plus surprenant, c’est que ces actes étaient commis par des conducteurs eux-mêmes, qui transportaient ensuite les victimes. Ils volaient de grosses sommes d’argent et des objets de valeur. En général, ce sont les conducteurs qui travaillent la nuit qui sont impliqués dans ces pratiques », a-t-il dénoncé.
Pour lutter contre ce phénomène, Fodé YANSANÉ appelle les responsables à plus de vigilance quant aux nouvelles recrues dans leur secteur.
« J’invite nos chefs de ligne et nos syndicats à prendre des mesures strictes. Il faut éviter de recruter n’importe qui sans vérifier ses antécédents. Les vrais professionnels de la moto-taxi ne se livrent pas à ces actes inciviques », a-t-il ajouté.
D’autres rejettent les accusations en bloc
Mohamed BAOMOU, responsable syndical de la ligne Lansanaya Barrage-Cimenterie, rejette catégoriquement les propos du Directeur régional de la Police, estimant que la majorité des conducteurs qu’il encadre sont des personnes intègres, souvent diplômées.
« Je ne crois pas à ces accusations. Une personne qui possède une moto d’une valeur de sept à huit millions de francs guinéens, peut-elle risquer de la perdre en braquant ses clients ? La plupart des conducteurs sur cette ligne sont des diplômés universitaires. Ils n’ont pas choisi de risquer leur vie en tentant de traverser la Méditerranée, alors pourquoi se livreraient-ils à de tels actes ? », s’est-il défendu.
Propositions pour améliorer la sécurité
Pour renforcer la sécurité, Mohamed BAOMOU propose que les autorités déploient des forces de sécurité aux carrefours stratégiques de Conakry.
« Nous demandons aux autorités de déployer des agents de sécurité à tous les carrefours, 24 heures sur 24, afin de filtrer ceux qui pourraient être impliqués dans ces pratiques », a-t-il suggéré.
Dans son intervention, le directeur régional de la police a effectivement mis sur la table, la réinstallation de PA, en plus des patrouilles nocturne et diurnes.
Aly Pires CAMARA