Le président du parti MODEL, Aliou BAH, a été arrêté dans la matinée du jeudi 26 décembre 2024 à Pamelap, sur la route menant à la Sierra Leone. Il a été immédiatement conduit au Haut Commandement de la gendarmerie nationale, où il est actuellement en garde à vue, selon son avocat.
On en sait désormais davantage sur les conditions de sa détention et les accusations portées contre lui. Selon son avocat, Me Antoine Pépé LAMAH, qui s’est entretenu avec son client, plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre Aliou BAH. « On lui reproche l’offense au chef de l’État. On lui a opposé des propos tenus lors des assemblées hebdomadaires de son parti. Dans ces déclarations, il a, entre autres, ouvertement fustigé le silence des autorités religieuses face à la recrudescence des phénomènes de kidnapping et d’enlèvements forcés. Par la même occasion, il a critiqué les autorités de la transition, les désignant comme responsables de cette situation. En réponse à ces accusations, il a simplement affirmé que l’État, en tant que garant de la sécurité des citoyens et de leurs biens, est le premier redevable en cas d’insécurité. Pour le reste, les propos de M. Aliou BAH pour lesquels il est poursuivi aujourd’hui ne comportent aucune coloration pénale. Nous estimons que ce dossier, face à un juge sérieux, ne tardera pas à être classé sans suite », a déclaré Me Antoine Pépé LAMAH.
Toujours selon l’avocat, les conditions dans lesquelles est détenu Aliou BAH sont préoccupantes. « Il est détenu dans des conditions malsaines, car il a passé la nuit à même le sol sur une natte dans une cellule qu’il partage avec une autre personne, sans lien avec son dossier. Cependant, il garde un mental fort et une sérénité habituelle. Il n’est pas prêt à céder à la pression qu’on lui impose », a affirmé Me Lamah au micro de Refletguinée.
Interrogé sur la possibilité que son client ait tenté de fuir vers la Sierra Leone, Me LAMAH a fermement rejeté cette hypothèse.
L’affaire Aliou BAH, très médiatisée, soulève des interrogations sur le respect des droits des détenus politiques en Guinée, ainsi que sur la liberté d’expression en période de transition.
Mamadou Mouctar SYLLA