Les Postes d’Appui (PA) pourraient faire leur retour dans les prochains mois à Conakry. Cette recommandation émise par le Directeur régional de la police de Conakry, vise à répondre à la recrudescence du grand banditisme dans la capitale guinéenne. Le sujet divise les opinions comme l’a constaté un reporter de Guineepanorama.com, ce samedi, 14 septembre 2024.
Pourtant, peu après le coup d’État du 5 septembre 2021 qui a renversé Alpha CONDÉ, Mamadi DOUMBOUYA, actuel président de la transition, avait ordonné le démantèlement de ces PA. Ces postes, souvent associés aux forces de sécurité accusées d’exactions durant les manifestations politiques, étaient devenus un symbole controversé.
Aujourd’hui, certains citoyens estiment que l’ancien président Alpha CONDÉ avait vu juste en les installant, arguant que ces PA avaient pour objectif de lutter contre l’insécurité et d’assurer l’ordre public. D’autres, en revanche, s’opposent fermement à cette vision, rappelant les abus qui avaient entaché ces dispositifs. « La suppression des PA avait été une sorte de coup politique pour Mamadi DOUMBOUYA. À un moment, les agents stationnés dans ces postes étaient accusés de tous les maux : vandalisme, vols nocturnes, et autres infractions, accusations qui étaient infondées. Aujourd’hui, le CNRD semble réaliser l’importance de cette initiative sécuritaire initiée par le président Alpha Condé, un véritable bâtisseur. Il a toujours su ce qui était bon pour les citoyens de ce pays », déclare un militant du RPG Arc-en-ciel, sous couvert d’anonymat.
En revanche, pour d’autres citoyens, la mise en place des PA a toujours été un acte contesté. Un militant de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), parti d’opposition à l’ancien régime, critique le fait que ces PA étaient principalement implantés le long de l’axe Le Prince, comme si cette zone était la seule concernée par l’insécurité ou les troubles à l’ordre public. Il pointe également leur rôle présumé dans des cas de répression sanglante.
« Officiellement, ces PA étaient destinés à combattre l’insécurité et à maintenir l’ordre public à Conakry, selon les autorités de l’époque. Mais au lieu de cela, les agents qui y étaient affectés se sont transformés en fauteurs de troubles, s’en prenant aux commerces des citoyens pendant les manifestations. De plus, pourquoi cibler exclusivement la route Le Prince ? Simplement parce que cette zone ne partageait pas les idéaux du régime Condé. C’est ainsi que de nombreux jeunes innocents ont été tués sur cet axe. Ces agents des PA en étaient en partie responsables, eux qui étaient sur le terrain, armés, prétendument pour maintenir l’ordre », déplore ce citoyen.
Les autorités actuelles justifient la réinstallation des Postes d’Appui en expliquant qu’un PA fixe permettrait aux services de sécurité mobiles de couvrir plus efficacement toute une zone.
Tamba Justin LÉNO