L’arrestation d’Aliou BAH, leader du parti MODEL, survenue le jeudi 26 décembre 2024, continue de susciter de vives réactions. Parmi celles-ci, la déclaration ferme de Me Halimatou CAMARA, avocate et activiste féministe, qui condamne vigoureusement cette interpellation qu’elle qualifie d’arbitraire. Elle l’a fait savoir dans un post sur son compte LinkedIn.
« En tant que citoyenne éprise de paix et de justice, je m’insurge avec la plus grande énergie contre cette interpellation arbitraire », a-t-elle affirmé. Selon elle, cette action des autorités viole les principes fondamentaux établis par la charte de la transition.
Me Halimatou CAMARA rappelle que la charte de la transition, mise en place par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), impose des règles claires. Elle cite notamment l’article 12 qui stipule : « Nul ne peut être arrêté, inculpé, ni détenu que dans les cas prévus par la loi promulguée antérieurement à la commission de l’infraction qu’elle réprime. Les arrestations et détentions arbitraires sont interdites par la loi. Le droit à l’assistance d’un avocat est reconnu dès l’instant de l’interpellation ou de la détention. »
Pour Me CAMARA, Aliou BAH, en tant que citoyen, devrait bénéficier de la protection de la loi. Elle déplore que cette arrestation reflète un « climat de terreur » contraire à « la philosophie de refondation » proclamée par les autorités depuis le 5 septembre 2021.
L’avocate a également étendu sa critique au sort réservé à d’autres figures publiques arrêtées, dont Oumar SYLLA « Menguè Foniké », Billo Hadjass [BAH], Habib Marouane CAMARA et Sadou NIMAGA. Elle insiste sur le respect des instruments internationaux ratifiés par la Guinée, en plus des lois nationales.
« Aucune nation ne saurait prospérer en utilisant la terreur qui, d’ailleurs, sape tous les fondements pouvant aboutir à l’édification d’une nation prospère », a-t-elle déclaré.
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Face à cette situation, Me CAMARA appelle le CNRD à mettre un terme à ces pratiques et à garantir la protection des droits fondamentaux pour tous les citoyens. Elle conclut son message par un appel direct : « FREE Aliou BAH ».
Par cette déclaration, Me Halimatou CAMARA devient la première militante des droits de l’Homme à condamner les violations des droits de l’Homme sous le CNRD en Guinée. Pendant ce temps, Aliou BAH restera en garde à vue jusqu’au 30 décembre 2024, selon son parti.
Saa Joseph KADOUNO