Présenté publiquement à visage découvert lors de son transfert de la Sierra Leone vers la Guinée, Thierno Moussa DIALLO, suspecté de complicité dans une affaire de vol à main armée portant sur 21 milliards de francs guinéens, fait l’objet de vives critiques de la part de ses avocats. Dans une déclaration rendue publique, son avocat dénonce un « lynchage médiatique » et une série de violations de ses droits fondamentaux.
La défense de Thierno Moussa DIALLO exprime sa « consternation » après la diffusion d’images montrant leur client exposé à visage découvert lors de sa remise aux autorités guinéennes par leurs homologues siérra-leonaises.
Selon les avocats, cette mise en scène viole gravement le principe de la présomption d’innocence garanti par l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, à laquelle la Guinée est partie. « Jeté en pâture, écrabouillé par l’opinion publique comme le chef d’orchestre », s’indigne la défense, qui estime que cette présentation publique a d’ores et déjà condamné leur client aux yeux du public, bien avant toute décision judiciaire.
De surcroît, le conseils de T.M. DIALLO affirme qu’il aurait été victime de violences visant à lui extorquer des aveux. Ils dénoncent également leur exclusion du processus d’interrogatoire, bien que leur client soit en garde à vue depuis plus de 48 heures dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). « Un huissier de justice a été requis pour constater ces atteintes graves aux droits de la défense », précisent-ils, annonçant par ailleurs leur rejet de tout procès-verbal qui résulterait de méthodes qu’ils qualifient « d’un autre âge ».
La rédaction